MEDIA CORSICA
Laetitia : #balancetonporc
Violences faites aux femmes : ce que propose Macron pour "faire changer la honte de camp"...
Le chef de l'État veut faire de l'égalité femmes-hommes la grande cause du quinquennat. Objectif: gagner "ce combat culturel".
Ce sera la grande cause du quinquennat. Emmanuel Macron a confirmé depuis l'Elysée qu'il compte se battre durant cinq ans
pour l'égalité femmes-hommes. "Le combat contre les violences, c'est le combat pour l'égalité", a-t-il lancé dans un discours qui
se voulait la réponse à la libération de la parole des femmes depuis que l'affaire Weinstein a éclaté.
Après avoir fait respecter une minute de silence en hommage aux 123 femmes décédées en 2016 sous les coups de leur
conjoint ou ex-conjoint (voir la vidéo ci-dessous), le président de la République a présenté durant une heure un plan pour que
"la honte
change de camp" sans pour autant tomber "dans un quotidien de la délation". Même si cela est tout à fait respectable,
la honte comme l'a dit Raphaël Entowen ne doit pas change de camp, elle ne doit plus avoir de raison d'être... Mais alors que
faire... http://www.mediaculture.fr
Comment l’affaire du hashtag #balancetonporc est née : La journaliste Sandra Muller a dénoncé en octobre sur Twitter le com-
portement d’Eric Brion, ex-directeur général de la chaîne Equidia, consacrée au cheval.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/12/30/comment-l-affaire-du-hashtag-balancetonporc-est-nee_5235955_3232.html#clM3OP3kf1O1qVJV.99
Interrogée sur le sujet, Laetitia Casta s'est dite en désaccord avec l'idée du mot-dièse #balancetonporc, qu'elle considère ainsi comme trop agressive et confortant la place de la femme en tant que victime.
Bien naïf celui qui pensait que le phénomène #balancetonporc, soit la dénonciation publique d’hommes ayant supposément eu des comportements déplacés envers des femmes, récolterait l’unanimité de la parole féminine. Mardi, une tribune publiée dans Le Monde et signée par cent femmes s’est ainsi opposée à l’idée.
Pas question ici de remettre en question le caractère pénal du viol, qui reste donc “un crime”. Mais ce collectif tient à affirmer que “la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste”. Une contradiction visiblement dure à accepter de l’autre côté, peuvent tout récemment en témoigner les commentaires émis à l’encontre de Catherine Millet, l’une des signataires de la tribune, suite à son passage jeudi soir dans l’émission Quotidien. Qu’en sera-t-il pour Lætitia Casta ?
Laetitia Casta veut que l’on parle des “victimes” et des “héroïnes”
En promotion pour la pièce Scènes de la vie conjugale qui s'est jouée au théâtre municipal de Bastia à guichets fermés, la comédienne enracinée à Lumio offre avec cette interprétation "un instant de vérité". Sa vérité à elle, sur la vie, son parcours, ses humeurs, elle a laissé le soin de les appréhender lors d'un entretien...
Monter sur les planches pour s'attaquer au chef-d'oeuvre de Bergman. Ce n'est pas rien. Comment vous y êtes-vous préparée ?
J'ai abordé ce rôle en tant que femme et non comédienne. C'est un sujet qui parle de la vie et s'adresse à tout le monde. L'appréhender ne servait à rien car l'angoisse est traduite dans ce texte et je n'avais pas à en rajouter. Il fallait au contraire lâcher prise et être dans une ouverture. Faire confiance au texte.
Ce rôle a-t-il nourri votre réflexion sur la vie conjugale ?
Au-delà du couple, il m'a nourrie sur la vie. Cela parle d'une femme dans la soumission, qui va se libérer, se trouver, apprendre à se connaître avec ses facettes les plus obscures comme dans un envol. Je pense que cette pièce m'a apporté plus de maturité. Elle m'a rendue plus humble. Pour engendrer un tel texte il faut s'écouter, s'ouvrir. On ne parle pas forcément de soi mais aux autres. En étant dans une forme de générosité. Et c'est toute l'intelligence de Bergman aussi. C'est un magnifique rôle que j'ai pris comme un cadeau. À 39 ans j'ai davantage de notions de la vie. Je ne suis pas Marianne mais j'aime être Marianne.
Vous allez souffler vos 40 bougies. Est-ce l'âge charnière pour une femme, un mannequin ?
C'est un prolongement. J'ai l'impression que les choses que je fais ont plus de sens aujourd'hui qu'elles en avaient hier. En observant le chemin parcouru, on se connaît davantage. On a acquis une certaine clairvoyance. Et je sens même que cela va être les meilleures années, surtout lorsqu'on a réussi à conserver une âme d'enfant. C'est un moment où on ne peut plus trop se mentir à soi-même.
Le milieu du show-biz a été terni par des scandales de harcèlement sexuel. Avez-vous pris part à ces discours ?
Je prends part à plusieurs discours. Lorsque je vois des femmes battues à mort et qu'on n'en parle pas beaucoup, c'est ça qui me choque vraiment. On va parler des actrices hollywoodiennes comme de victimes, oui mais alors parlons de toutes les victimes. Mais aussi des héroïnes. Ces sportives qui réussissent des exploits et qui n'ont pas une grande couverture médiatique. Parlons de tout et je suis d'accord !
Dans une récente tribune, des femmes ont émis des critiques contre le #balancetonporc. Vous pourriez être l'une d'entre elles ?
Je ne suis pas d'accord avec cette idée de #balancetonporc. Après, ça va être quoi, balance ta salope ? Ce n'est pas dans l'agressivité que l'on va faire avancer les choses, ce n'est pas dans la haine de l'homme. Comment peut-on donner autant de pouvoir aux autres. On est responsable de nous-même. On est assez grande pour dire aussi ce qu'on veut ! Je ne me considère pas comme une féministe mais comme une femme. Il faut que les femmes n'aient pas peur de prendre leur place.
Le début de votre carrière ressemble à un rêve de jeune fille.
On vous a longtemps appelé la sirène corse. Quels liens entretenez-vous avec l'île ?
C'est l'énergie, la nature, le respect. Lorsque je viens en Corse on me laisse tranquille, il y a comme une forme de dignité. Je me ressource.
Vous sentez-vous concernée par l'évolution de la société corse ? Ses tournants politiques ?
Je m'intéresse à la politique en général. La Corse, même si c'est une petite île, fait partie de l'actualité. Son histoire on la connaît. Et si les caricatures sont partout, il faut y répondre avec humour. En tant que citoyenne du monde, j'ai pu beaucoup voyager et, à chaque fois, les communautés corses m'ont beaucoup aidée.
Vous jouez cette fois pas très loin de chez vous. Cela nourrit votre trac ?
Non, pas plus que ça.
Lorsque les critiques évoquent une femme heureuse sur scène, ils ne se trompent donc pas...
Oh oui, le théâtre et le public me rendent vraiment heureuse !
Par Propos recueillis par Julie Quilici-Orlandi--11 janvier 2018 à 18:31