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Jean Dal Colletto

 


 

 

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LES CONFRERIES DE CORSE ET L'ARCHICONFRERIE DE SAINT JOSEPH DE BASTIA

 

Parler de la  confrérie à laquelle on appartient, c'est un peu entrer dans ce qui constitue l'un des aspects les plus profonds de notre attachement à notre foi, à notre culture, à notre histoire,  à notre terre, à nos racines familiales.

Moi, je suis confrère de l'Archiconfrérie de Saint Joseph de Bastia, et je dirais, je le suis tout naturellement depuis toujours, comme mon grand-père, mon père, mes oncles, mon frère, nos fils et toute notre famille depuis au moins quatre générations.  Comment est-ce possible d'ailleurs d'être "de Saint Joseph", et de ne pas être partie prenante dans notre confrérie ?

Depuis toujours, j'ai identifié l'approche du printemps par le début de nos  neuvaines et des préparatifs de la fête de notre Saint. Sa célébration, le 19 mars,  marque encore pour moi le début de l'épuisement de l'hiver. Ses cérémonies, au delà de leur "religiosité" profonde, sont également une façon de vivre et d'éprouver les liens qui nous unissent, nous, les enfants de Saint Joseph,  "i sanghjisippani".

 

Mais de quoi parlons-nous ?

 Avant de tenter d'expliquer ce qu'est  l'Archiconfrérie de Saint Joseph, il ne me semble pas inutile de dire deux mots des confréries de Corse en général.

I - Les Confréries de Corse :

- Quelques éléments de définition :

 Selon l'acception la plus partagée, la confrérie, profondément et très anciennement ancrée dans la culture et les traditions populaires  de notre île, est un regroupement de laïques lié à une paroisse, à un lieu de culte, parfois même à une "pieve", se consacrant à des pratiques pieuses et à des œuvres charitables .

En complément de leur ancrage dans la vie religieuse, de nombreuses confréries sont, pour des raisons pratiques de fonctionnement dans la "vie civile", érigées en associations sous le régime de la loi du 1er juillet 1901 et du décret du 16 août 1901.  

Porteurs du message de paix et de fraternité de l'Evangile, les confrères sont détenteurs d'une tradition d'entraide et de solidarité entre eux, mais également et surtout envers les personnes de la communauté les plus démunies, les malades, les familles frappées par le deuil. Ils sont tout au long de l'année acteurs importants du lien social.

Une relation étroite les unit à  leur lieu de culte, qu'ils contribuent à entretenir, à restaurer éventuellement, à embellir, et parfois à grands frais.

 Ils participent à la célébration de la  messe. Ils contribuent à l'organisation des préparatifs et des  cérémonies de la fête de leur saint patron, ou  la prennent entièrement en compte.

Les confrères peuvent bénéficier dans leur pratique confraternelle de l'appui d'un "conseiller spirituel" en la personne d'un diacre ou d'un prêtre du diocèse qui est leur "chapelain".

Certaines confréries, qui comptent en leur sein  des chantres, pratiquent le chant polyphonique sacré qu'il leur arrive d'enseigner. Les chantres ont parfois une façon d'interpréter les chants liturgiques qui leur est propre ("u versu"), transmise comme un précieux patrimoine.

- Confréries, chant polyphonique et "riacquistu" :

Cette implication  des confréries  dans le chant sacré explique peut être en partie la contemporanéité de la "renaissance" des confréries et de la polyphonie traditionnelle au moment du mouvement du "riacquistu" des années 70.

S'agissait-Il de deux composantes, distinctes certes, mais cependant très liées, de l'expression du même sentiment profond d'être les héritiers d'une culture particulière et ancestrale ?

Il  n'est pas rare de constater encore maintenant la présence de confrères dans des groupes de chant polyphonique. A titre d'exemple, on peut citer les cas de confrères  de"a cunfraterna di a Pieve di a Serra",  de "a cunfraterna San Martinu di Patrimoniu" et de "l'arcicunfraterna di San Ghjiseppu" de Bastia,  qui font partie des groupes polyphoniques tels que  "Tavagna", "Barbara Furtuna", "Tempus Fugit", "l'Attrachju"...

- Un besoin d'harmonisation des pratiques confraternelles en Corse ?

Dans un passé récent (années 90 et 2000), le monde des confréries de Corse semble avoir été traversé par le désir, plus ou moins collectif et plus ou moins partagé, d'aller vers une certaine uniformisation ou harmonisation de la démarche confraternelle.

En 1999, par lettre du 15 mai, l'Archiconfrérie de Saint Joseph de Bastia adressait un appel à tous les présidents, administrateurs ou prieurs des confréries de Corse concernant un projet de" fédération". (Voir ouvrage de Claude Meunié "Les Confréries, 600 ans de charité et de prières du 14ème au 20ème siècle" page 116. Voir également sur ce sujet  Corse Matin du 26 juin 1999).

Toujours en 1999, au mois de décembre, le synode de l'église de Corse, sous la présidence de monseigneur LACRAMPE, s'interrogeait sur la place des confréries dans l'église, de leur rôle durant les célébrations, de l'intervention des chants polyphoniques et de la langue corse dans la liturgie. (Voir op. cit. Claude Meunier pages 172 à 173).

En 2007, étaient rédigée une charte dite "di u Pumonte" ("cartula di u Pumonte") qui reprend les valeurs devant être pratiquées, promues et défendues par les confrères.

- Les liens avec les confréries du "continent" :

Un "bailli" est désigné parmi les confrères dans chaque département de Haute-Corse et de Corse du Sud pour faire le lien avec "la Maintenance", instance nationale de coordination dont le siège est en AVIGNON. Le Bailli de Haute-Corse est notre confrère de Saint Joseph, José GANDOLFI.

Des confréries sont en effet également actives sur le continent, et tous les ans, dans une ville différente, se tient une réunion de la Maintenance. Pour l'année 2015, elle s'est tenue à Nice les 18 et 19 avril. Pour 2016, elle se tiendra les 21 et 22 mai au Puy-En-Velay.

- Quelques chiffres :

Selon les chiffres communiqués par notre Bailli de Haute-Corse, la Corse compte actuellement près d'une centaine de confréries (52 en Haute- Corse et 46 en Corse du Sud). Elles  regrouperaient aux alentours de 3000 confrères, soit près de 1% de la population de l'île.  L archiconfrérie de Saint Joseph de Bastia a constitué un "répertoire" comprenant les coordonnées de 81 confréries des deux départements.

Majoritairement masculines, mixtes pour quelques unes, je ne connais à ce jour qu'une seule confrérie exclusivement féminine, Notre Dame de la Miséricorde d' Ajaccio.

- La tenue et les objets de cérémonie :

Chaque confrérie a adopté, à sa création, un habit ("l'àbitu"), dont les couleurs et les ornements lui sont propres et ont une signification symbolique. "L'àbitu" est porté lors des cérémonies et des processions. Il est toujours  constitué d'une aube (" u càmisgiu"), tenu à la taille par un cordon ("u curdone"), et d'un mantelet couvrant les épaules et le haut du buste (" a mantelletta") qui porte des parements aux initiales ou à l'effigie d'un saint ou d'un symbole de l'Eglise, la Croix notamment. Le visage est parfois caché sous une cagoule ("u capucciu") pour certains confrères lors de cérémonies reproduisant la passion du Christ ("catenacciu" de SARTENE, "incatinatu" de BISINCHI,  pénitent de la "Via Crucis" de Saint Joseph de Bastia...).

Beaucoup de confréries utilisent, lors des processions notamment, une bannière ("a bandera") à l'effigie de leur saint, et un ou plusieurs bâtons ("u bastone") dont l'extrémité supérieure est sculpté à la même effigie, et une ou des croix de procession ("e croce") destinées  à être portées  en tête de cortège.

L'Archiconfrérie de Saint Joseph de Bastia s'inscrit parfaitement dans ce cadre général.

 

II - L'archiconfrérie de Saint Joseph de Bastia :

- Un peu d'histoire :

Selon une tradition verbale transmise par les confrères,  "a Cunfraterna di San Ghjisè" aurait été créée en 1736,  serait "tombée en sommeil" pendant la période révolutionnaire, et aurait repris son activité à partir de 1814. Elle a d'ailleurs commémoré le bicentenaire de son activité ininterrompue en 2014.

Selon monsieur Michel-Edouard NIGAGLIONI, directeur du Service du Patrimoine de la Ville de Bastia, dont les travaux sur les confréries de la cité font autorité, il ressort que "la date de 1736 n'est attestée par aucun document... Par ailleurs, au 18ème siècle on ne trouve jamais aucune mention d'une Confrérie  Saint Joseph, autre que la confrérie des menuisiers, dédiée à Saint Joseph, et instituée dans l'église des Servites. On sait qu'elle existait déjà en 1660 et que ses statuts ont été approuvés par le Gouverneur de la Corse en 1664".

Nous avons donc la présence attestée au 17ème siècle d'une confrérie regroupant les menuisiers,  vouée à Saint Joseph, exerçant ses activités en l'église des Servites, qui n'est autre que notre actuel oratoire de Saint Joseph. C’est  dans cette structure « corporative » que nait notre confrérie en 1660. Elle s’ouvre après, à une date qui ne peut être déterminée avec exactitude, aux autres  habitants du quartier.

Les sources sont plus nombreuses au 19ème siècle. Elles font état de l’existence de  prieurs ou administrateurs en 1826, et de la publication de  nouveaux statuts en 1854.

Notre confrérie devient "Archiconfrérie" le 11 juin 1875. Elle a été parrainée, comme cela doit se faire, par une archiconfrérie vouée au même saint ; il s'agit de l'Archiconfrérie de Saint Joseph de Beauvais (Oise). Ce titre, confirmé par le Vatican, lui permet de parrainer la création d'une nouvelle confrérie,  de s'en porter caution  auprès de l'évêché, et de parrainer une confrérie existante los de son passage en archiconfrérie.

La confrérie de Saint Joseph est inspirée par la doctrine de l'ordre des Servites de Marie.

Elle est  attachée à l'Oratoire de Saint Joseph, situé dans la rue du même nom, ancienne chapelle du couvent de l'Ordre des Pères Mendiants des Servites de Marie, construite à partir de 1626, déjà dédiée à l'époque à Saint Joseph, choisi comme le protecteur de la ville de Bastia en 1632. Les "Pères Noirs" ou "Pères Mendiants"  prennent possession de l'église dès 1636 ;  ce qui fait dire aux confrères encore aujourd'hui qu'ils sont une "confrérie de Mendiants", et non "de Pénitents".

L'oratoire connait les vicissitudes de l'histoire : Après l'expulsion des Servites en 1796, le bâtiment est vendu à des particuliers, et la période révolutionnaire le voit se transformer en  magasin à fourrage ! A nouveau racheté par une personne privée, il retrouve sa vocation de lieu de culte en 1818, année durant laquelle les célébrations sont à nouveau officiellement autorisées.

- Le fonctionnement :

L'archiconfrérie est  forte à ce jour de 185 confrères. Trois nouveaux confrères seront « intronisés » à l’abbaye de Saint Victor à Marseille le 8 avril 2016 lors d’une messe en langue corse organisée par la confrérie. Les impétrants sont domiciliés sur le continent. L’un d’eux n’a aucune ascendance corse. Attiré par notre  culture, Il a formulé sa demande en  2015, année pendant laquelle il a préparé l’épreuve orale de l’option de langue  corse au baccalauréat.

Chaque nouveau confrère est "intronisé" au cours  d'une des neuvaines précédant la Saint Joseph, en principe la dernière. Il prononce ses "voeux" en public avant la messe  en présence du clergé, de son parrain, des confrères et des fidèles. A l'issue d'une cérémonie très codifiée, en latin et en langue corse, il lui est remis ses éléments de vêture, hormis "a mantelletta". Il devra accomplir un noviciat d'une année au cours duquel  il ne portera que son aube et son cordon en signe d'humilité. "A mantelletta"  lui sera remise par le président lors d'une des neuvaines de l'année suivante au cours  d'une cérémonie plus simple et plus courte d'accueil définitif. En remettant ainsi solennellement  "a mantelletta" devant les fidèles, le clergé, le parrain et les confrères, le président prononce simplement un formule de bienvenue au sein de la confrérie

Les confrères se réunissent  au moins une fois par mois, et participent à une messe mensuelle ("a messa mensile"). Les décisions pour la réalisation d'actions sont prises à la majorité. Hormis les manifestations marquantes qui seront évoquées ci-dessous, de nombreuses rencontres de convivialité et de maintien du lien social entre les habitants du quartier jalonnent l'année.

Un choeur d'hommes a été constitué depuis une quinzaine d'années. Il chante les messes célébrées en son oratoire, mais se déplace également souvent dans toute la Corse pour participer aux célébrations d'autres confréries.

 L'archiconfrérie désigne tous les ans ses "officialités" : le prieur ("u piore") , la prieure ("a piora"), le sous-prieur ("u sottupiore"), la sous-prieur ("a sottupiora"). Ceux-ci n'ont depuis longtemps déjà  qu'un rôle honorifique. Parallèlement à ces officialités,  une association du régime de la loi du 1er juillet 1901, créée en 1985, constitue,  par son président, actuellement monsieur François DAL COLLETTO,  et son bureau, le véritable organe de gestion de la structure.

Le Père Francis GHISONI, curé de la Cathédrale Sainte Marie, est le chapelain de l'archiconfrérie. Un des confrères, Pierre-Ange AGOSTINI, est diacre, et assume lui aussi le rôle de conseiller spirituel.

Bien qu'exclusivement masculine, une mixité relative est instaurée depuis 1859 dans la désignation des dames prieures et sous-prieures.

- La tenue :

La tenue des confrères est entièrement de couleur bleue, en hommage à la tenue de travail de la corporation des menuisiers, métier de Joseph. "U càmisgiu" (l'aube) est de toile assez grossière bleue foncée boutonnée sur le haut. Il est retenu à la taille par "u curdone" (le cordon) également bleu foncé, auquel est accroché, du côté gauche, un crucifix d'assez grande dimension en bois blanc. "A mantelletta" est en velours  bleu marine à encolure ronde, retenue autour du cou et ouverte sur le poitrine, avec galon doré au pourtour, ornée de deux parements de poitrine de forme ovale, en métal argenté ou en tissu brodé de fil argenté, l'un représentant Sainte Marie (à gauche), l'autre représentant Saint Joseph ( à droite).

La tenue est complétée par un collier, "a cullana",  en métal doré à gros maillon auquel est fixé un gros médaillon  épais  en métal doré à l'effigie de Saint Joseph.

Pour les femmes prieures et sous-prieures, la tenue est réduite à une écharpe bleue marine avec les deux lettres" S J" entrelacées, et liseré doré, portée en bandoulière indifféremment sur l'épaule gauche ou droite.

- La bannière, les croix et les bâtons de procession :

"A bandera" (la bannière),  en tissu rouge, porte en son centre, dans un ovale blanc une représentation en couleur de  Joseph accostée de deux branches de lys, symbole du saint. En haut de l'image sont inscrits les mots : "Saint Joseph protecteur", et en dessous de celle-ci : "de Bastia, priez pour nous". Dans  la pointe centrale du bas de la "bandera" figurent les deux lettres entrelacées "S J". Toutes ces inscriptions sont en lettres brodées dorées. Le pourtour de la bannière est frangé d'or.

Avec les croix de procession ("e croce"), en bois de taille imposante, la "bandera"  ouvre la marche de la procession. Cheminent également en tête les confrères porteurs des bâtons ("i bastoni") en bois doré dont l'extrémité supérieure est sculptée.

- Le rôle et l'oeuvre :

L'archiconfrérie gère la totalité de l'entretien de l'oratoire. Les confrères n'ont de cesse de l'embellir au fil des ans :  propreté de la chapelle et du couvent, entretien des jardins, fabrication des bancs en chêne et changement des portes monumentales en noyer de corse sculpté ( travaux effectués par des menuisiers originaires du quartier, les frères PESCE),  réfection des vitraux, changement d'une partie du dallage, construction d'un four inauguré le 19 mars 2011 par monseigneur Luigi VENTURA, Nonce Apostolique en France, création d'une " ciergerie"...

Dans  son rôle social et d'entraide, l'archiconfrérie a organisé par le passé dans le cadre du contrat de ville et du projet "enfants de Bastia" à l'attention des adolescents du quartier, toutes confessions confondues, des cours de soutien scolaire et des voyages éducatifs. Les confrères ont contribué à des oeuvres caritatives (collectes de denrées alimentaires et de vêtements).

En cas de décès d'un habitant du quartier, quelque soit l'origine de la mort,  la famille sait pouvoir compter sur l'assistance des confrères et peut exposer le corps dans l'oratoire où sont reçues les visites de deuil.

L'archiconfrérie prend en compte tous les ans la totalité de l'organisation des fêtes de la Saint Joseph (neuvaines, célébrations du 19 mars), qui attirent de nombreux fidèles et  auxquelles participent toujours l'évêque de Corse et souvent un dignitaire de l'Eglise.

Les confrères participent aux célébrations de la Semaine Sainte en organisant depuis quelques années une  "via crucis"  (« e vïacruce » en corse) le soir du Vendredi Saint. Reproduisant la passion du Christ, un pénitent effectue un chemin  de croix dans les rues de la ville. Cette célébration se fait avec la contribution de la confrérie de Sainte Croix.

En 1987, monsieur Alain POHER, président du Sénat, décernait et remettaient personnellement à l'archiconfrérie la médaille d'or de l'encouragement au bien.

Elle a reçu de sa Sainteté le Pape Jean-Paul II la médaille du deuxième millénaire (n°163 sur 12000 exemplaires), remise à Bastia lors des fêtes de la Saint Joseph du 19 mars 2000 par monseigneur Jean-Louis TAURAN, secrétaire pour le Vatican des Relations avec les Etats.  

En 2014, le jour de sa fête patronale, elle a commémoré ses deux cents ans d'activité sans discontinuer en présence de délégations de toutes les confréries de Corse, de monseigneur Olivier de Germay, évêque de Corse et de monseigneur Luigi VENTURA, Nonce Apostolique.

En la même année 2014, le 4 avril, elle a  participé, avec la Maison de la Corse de Marseille, à une journée destinée à recueillir des fonds pour l'association INSEME qui oeuvre en faveur de l'accueil des familles des malades venant de Corse se faire soigner dans les hôpitaux du continent. De nombreux compatriotes de la cité phocéenne assistèrent dans l'abbaye Saint Victor à une messe en langue corse,  à un concert de chants polyphoniques donné par le groupe Tempus Fugit composé en partie de confrères de Saint Joseph, et à une veillée à la Maison de la Corse autour de chants polyphoniques et des produits du terroir offerts et cuisinés par l'archiconfrérie.

En 2015, le 19 mars, elle a eu l'honneur, avec l'évêque de Corse, d'accueillir monseigneur  Dominique MAMBERTI, originaire du village de Vico, créé Cardinal un mois auparavant par sa Sainteté le Pape François.

Depuis mars 2015, elle est jumelée avec "l'Arcicunfraternità Del Carmine Di Roma", crée en 1543 par les gardes corses du Pape.

Elle a contribué le 25 juillet 2015, avec de nombreuses confréries de Corse, à la messe et à la procession organisées à ROME en l'église San Crisogono du Trastevere par l'association de la Garde Papale Corse pour célébrer la Madonna de Noantri  qui avait été mise en place par les Corses du Trastevere en 1505.

 Elle a participé le 3 octobre 2015 en la cathédrale Sainte Marie de Bastia a une grande messe  mariale célébrée par Monseigneur Olivier De Germay, évêque de Corse,  co-organisée avec "l'Associu di a Guardia Papale Corsa" et son président Iviu Pasquali, participant ainsi à l'accueil des confrères de l'archiconfrérie romaine jumelle. Au cours de ces rencontres, 14 confrères Del Carmine in Trastevère Di Roma ont été faits confrères de l'Archiconfrérie de Saint Joseph et le jumelage a été officialisé. Lors de ces cérémonies, notre archiconfrérie a été créditée de titre de "vénérable", et son président a été récipiendaire d'une bénédiction personnelle de sa Sainteté le Pape François.

Rappelons enfin que tous les 8 septembre, fête de la nativité de Marie, Sainte Patronne de la Corse, l'archiconfrérie organise des célébrations vouées à sa "Madonna di Ficaghjola".

 Depuis très longtemps, probablement  fin du 19ème ou début 20ème, se trouve sur le bord de mer du quartier Saint Joseph, près du lavoir et de la fontaine de Ficaghjola,  une niche creusée dans le rocher qui recevait une statue de la vierge. Cette statue est considérée  comme miraculeuse par la tradition populaire du quartier depuis que, dans les premières années du vingtième siècle, un rocher pesant plusieurs tonnes s'est détaché de la côte surplombant la Sainte et est tombé au milieu des femmes affairées au lavoir et à la fontaine et de leurs enfants. Toutes et tous sont sortis indemnes de l'accident qui aurait pu avoir de terribles conséquences.

Par ailleurs, la plage de Ficaghjola n'a jamais connu d'évènement tragique, et à chaque fois qu'un baigneur s'est trouvé en difficulté, il a été secouru par... un confrère !

J'ai moi même, dans les années soixante,  été témoin d'un accident  spectaculaire : un véhicule, conduit par un jeune homme a manqué le virage surplombant la fontaine où nous nous trouvions. Après avoir dévalé la pente abrupte sur une trentaine de mètres, couchant plusieurs arbres et arbustes sur son passage, la voiture est venue s'immobiliser au milieu de nous. Le jeune homme s'en est sorti sans une égratignure, pensant surtout aux réprimandes paternelles qui l'attendaient !

Quoiqu'on puisse dire ou penser de ces "évènements", nous, habitants de Saint Joseph, restons profondément attachés à notre "Madonna di Ficaghjola", et les plus matérialistes d'entre nous ne peuvent  s'empêcher de la vénérer et d'invoquer souvent sa bienfaitrice protection...

Depuis 13 ans maintenant, le 8 septembre, la statue de notre Madonne, qui est maintenant  toute l'année dans l'oratoire où elle a été transportée à la suite de dégradations, est portée en procession  jusqu'à Ficaghjola, où une messe est célébrée en plein air. Cette célébration réunit tous les ans de  nombreux fidèles (plus de 400 personnes  cette année), ainsi que les autorités civiles et religieuses.

 La célébration de "A Madonna di Ficaghjola" compte maintenant parmi les évènements marquants de la vie religieuse bastiaise.

 

Voici donc, tracés à grands traits, quelques éléments sur l'essence et la vie de notre archiconfrérie. Mais au delà de ce qu'elle réalise, de ce qui est visible, il n'est nul doute qu'elle est le moteur pour chacun d'entre nous d'une démarche individuelle vers plus de fraternité, et de mise en pratique du message de l'évangile.

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