MEDIA CORSICA
Docteur Edmond Simeoni
Militant de la Corse
Ses articles :
Corse : 4 Statuts couche-culottes
Au rythme de un tous les dix ans, la généreuse République française nous octroie un Statut ; et on ne peut que rester perplexes devant ce rite incantatoire dont la répétition signe l’inefficacité totale mieux que toute réflexion savante. Pas une seule fois, le législateur et les élus de la Corse n’ont pensé, au décours du premier statut puis des suivants, à faire un acte élémentaire et nécessaire de management : le débriefing pour tirer les enseignements, adapter le cas échéant, progresser.
IL était pourtant légitime de connaitre, avant toute
nouvelle édition du statut, l’impact des nouvelles
institutions sur la société corse, leur fonctionnement,
les résultats en matière d’identité, d’économie, de
culture, d’environnement, de gestion économique et
financière. Il ne s’agit en aucun cas d’un oubli mais
d’un choix délibéré, rituel qui a pour dénominateur
commun, le mépris total de la Corse et de son peu-
ple et aussi la volonté d’accélérer l’avènement d’une
Corse où les Corses seraient minoritaires et où leur
patrimoine aurait changé de mains.
On comprend bien certes que le colonisateur n’avait
pas intérêt à souligner l’inadaptation des Statuts-crou-
pions, un pouvoir normatif ridicule - sur quarante
demandes, seul le mouillage forain a obtenu grâce
-l’échec économique et financier, le contrôle de lé-
galité assoupi et le Pool financier en léthargie dépas-
sée depuis quinze ans-, la fuite de la terre et des
maisons, accélérée par la suppression scandaleuse
de la digue de Arrêtés Miot ; il préfère cacher la sta-
gnation économique, la précarité, le chômage, la dé-
mocratie malade et le mépris des décisions d‘un
Tribunal Administratif, remarquable et aussi d’Une
Chambre régionale des Comptes performante.
L’Etat préfère les simulacres, les manœuvres, les
promesses, les refus à répétition de la volonté et
des décisions du peuple et de l’Assemblée de Corse
; il campe sur une position, injuste et intransigeante.
Il nous appartient d’en tirer collectivement les leçons,
de nous opposer, sans violence mais avec constan-
ce et fermeté, par tous les moyens, à cette politique
néfaste dont le succès sonnerait le glas de notre
existence collective et dont l’échec, inévitable, son-
nerait par contre, à terme, l’heure de la liberté re-
trouvée.
Aio tutti fratelli e surelle chi ghjè ora !!! (Mobilisons-nous sœurs et frères ; l’heure est venue)
Aiacciu le 7 Juin 2016