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Liliane Vittori

 

Vit à Erbalunga et à Porri di Casinca, journaliste

 

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Née à Bastia, et je suis journaliste (télévision et presse écrite). Corse avant toute autre définition, j’ai beaucoup voyagé mais mon village reste le port d’attache et la réponse à toute question existentielle. Parce que chaque été, à Porri-di-Casinca, nous reformons le grand cercle de famille, dans cette île notre « Matre universale ».

 

Autres articles :

- La révolution de Corse

- La libération de la Corse

- Moscou New-York Ajaccio

- La Stratégie politique de la Corse : île montagne

 

 

     Ils réinventent la Corse

 

 

Un état de grâce qui se prolonge ou une métamorphose qui s’annonce ? Après 12 mois de gouvernance autonomiste, il n’y a en Corse aucune désillusion post-électorale! De plus, ce qui se déroule sous nos yeux va bien au-delà de l’adhésion populaire. On assiste à une course de fond, menée tambour battant par des élu-es qui ré-inventent la Corse, via une révolution fondamentale et accélérée des politiques publiques. Un « riaquistu économicu » qui se structure, anticipe, répond aux attentes et à l’élan incontestable des acteurs de la relance. La priorité politique reste le sauvetage de l’économie insulaire. « Riaquistu » ce joli mot plein de mordant et de rythme lancé dans les années 70, signifie à la fois « réappropriation », « résilience » et même « renaissance ». Il sonne aujourd’hui comme une évidence dans l’actualité de novembre avec deux évènements majeurs qui confirment la nouvelle stratégie économique de la Corse, utilisant à plein les leviers et les Traités européens, ainsi que les ouvertures de la Loi NOTRe de décentralisation. 

 

Il s’agit à Palma de Majorque de la signature d’une

convention-cadre tripartite Corse-Sardaigne-Baléares

les 20 et 21 novembre. Et de la finalisation, avant le

vote des 13 et 14 décembre, du schéma régional

SRDE2I Strategia Territuriale di Sviluppu Economicu,

d'Innuvazione è d'Internaziunalizazione, applicable

dès janvier 2017. 

Jadis c’est à dire jusqu’en décembre 2015, l’île était

torpillée, et subissait bon an mal an, les absurdes

desiderata, refus, discordances, dénis, contradic-

tions et parfois les repentirs de Paris, puissance

colonisatrice jacobine détentrice d’un pouvoir absolu

et maîtresse du chômage de masse. L’économie

insulaire restait limitée à l’emploi public, au BTP, au

tourisme saisonnier.

Aujourd’hui l’île veut être gouvernée comme une « île-montagne », c’est à dire selon

les potentiels du pays réel, la situation géopolitique en Méditerranée et l’indispensable internationalisation de ses échanges. Outre le tourisme durable, les axes essentiels sont « l’économie sociale et solidaire, la coopération transfrontalière, le numérique, l’innovation, la diversification, le thermalisme, la filière bois, la croissance bleue. » 

- Les 20 et 21 novembre, le Président Gilles Simeoni accompagné de 5 Conseillers Exécutifs sera en visite à Palma de Majorque pour signer une convention tripartite de coopération en Méditerranée liant la Corse, les Baléares, la Sardaigne (avec laquelle existe déjà un tout récent Conseil permanent corso-sarde). La délégation corse sera reçue par Francesco Pigliaru, Président de la Région autonome de Sardaigne et Francina Armengol, Présidente du gouvernement des Iles Baléares, pour cet accord-cadre sur les transports, la fiscalité, le tourisme durable, les perspectives Culture et ressources en eau. Avant la présidence maltaise de l’U.E. de janvier à juin 2017, les trois Présidents sont ultra mobilisés pour obtenir « l’adaptation des règlements et des financements européens aux contraintes liées à l’insularité, dans le cadre des négociations de la future politique européenne de cohésion, conformément à l’article 174 du Traité de Lisbonne. » Outre le Président Gilles Simeoni, la délégation corse comprend les Conseillers Exécutifs : Jean-Félix Acquaviva (Infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires et ferroviaires), Marie-Antoinette Maupertuis (Affaires européennes, Agence du tourisme), Saveriu Luciani (Aménagement , gestion des eaux), Josepha Giacometti (Culture, Patrimoine, Enseignement). 

Ainsi que Jean-Christophe Angelini Président de l’Agence de Développement Economique de la Corse : « la signature à Palma de Majorque va configurer un partenariat dynamique et décliner ses perspectives dans le temps. On étend le partenariat sarde aux Iles Baléares c’est l’acte fondateur d’une politique de coopération tout à fait nouvelle. Ainsi, côté fiscalité on va débattre d’un projet de zone franche pour la Corse, car il ne s’agit plus d’accepter un étalement ou un report des charge fiscales et sociales mais véritablement d’un changement global. Sur la TVA il y a une avancée remarquée, approuvée des présidents de Régions. Nous insistons sur la territorialisation d’une part importante  du produit fiscal corse en Corse. Comment coordonner des îles européennes ayant des politiques fiscales différentes ? « Le principe de zone franche existe déjà sous des formes diverses un peu partout en Europe notamment en Espagne, en Italie. Nous travaillons à élaborer un dispositif comparable, lié au négociations actuelles avec Paris sur un nouveau statut fiscal et social pour la Corse. 

Sur la TVA, la réflexion avance et fait son chemin dans les mentalités, auparavant bloquées sur des positions de principe. Des grands candidats à la Présidentielle dont François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé évoquent la question d’un nouveau statut fiscal en même temps que la révision de la Constitution. »

Les lignes bougent-elles ? « Oui. Quant on observe le parcours des derniers mois ajoute le Président Angelini, personne n’aurait dit le statut d’île-montagne serait voté à Paris ! Personne n’aurait osé dire qu’on arracherait le maintien de l’excédent de continuité territoriale maritime soit 30 millions d’Euros, ni qu’on aurait réglé la dette de la MSA. Personne n’imaginait qu’on conserverait le maintien de notre taux de TVA. Et ce malgré les attaques systématiques de la Cour des Comptes et des députés de Courson ou Delauney sur le tabac, les carburants. Pourquoi ces avancées ? Parce que nous sommes adossés à une majorité en Corse, nous avons la maîtrise technique des dossiers et nous avons la coordination de l’ensemble des forces. C’est à dire l’Exécutif territorial mais aussi les parlementaires à Paris, sénateurs et députés de la Corse et d’autres comme François Pupponi qui joue un rôle important. » Parmi les avancée et amendements votés au Palais Bourbon : la reconnaissance du statut d’île-montagne avec ses dispositifs  économiques, la contribution aux relèvements des comptes publics est passé de 7,5 M d’€ à seulement 3Md’€. 

- Les 13 et 14 décembre l’Assemblée de Corse sera invitée à voter le schéma régional SRDE2I, conçu en coopération totale par l’ADEC (Agence de Développement Economique de la Corse), l’Office des Transports et l’Agence de tourisme en partenariat avec l'Etat, la DIRECCTE, les CCI, les entrepreneurs insulaires, les syndicats, l’Université de Corse.

Une révolution ?

Il s’agit d’outil économique totalement nouveau pour la Corse grâce à sa forte dimension fiscale et sociale. Gilles Simeoni : « nous construisons un document-cadre de stratégie économique qui organisera l’émancipation économique en corollaire de l’émancipation sociale, culturelle et politique que nous voulons porter. Ce schéma sera à l’économie ce que le PADDUC est à l’aménagement du territoire, voire à l’urbanisme. C’est dire l’importance des enjeux ! ». 

En regard des avancées sur un an de mandature, le Conseil Exécutif de Corse est-il managé comme une équipe de champions dans une compétition internationale ? C’est sportif et l’assiduité est « proche de 100% » pour les réunions de coordination hebdomadaires du mardi. L’engagement est maximum, la concertation entre les élu-es est permanente, c’est la clé de la réussite.

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