MEDIA CORSICA
ISLAM et Bonaparte :
Le chercheur Thierry Rayer (qui a reçu la médaille d'or du Mérite et Dévouement Français) cite que l’Islam semble avoir disparu des propos de Bonaparte au cours de son règne, mais il refait son apparition lors de son exil sur l’île de Sainte Hélène (1815-1821). Là-bas, Bonaparte avait le temps nécessaire pour revenir sur sa vie et philosopher sur une multitude de sujets. Lors d’une correspondance, présente dans le Journal de Sainte Hélène, il évoquait les trois monothéismes. Tout d’abord, il considérait que les juifs avaient eu tort de vouloir garder le message de Moïse pour le confiner à leur « race d’élus de Dieu ». Par ailleurs, il admirait Jésus, mais déplorait que le christianisme ait été récupéré par « un groupe de politiciens de Rome » pour contrôler le peuple, et qu’il ait déformé l’unicité de Dieu : « Ils ont ensuite donné à Dieu des partenaires. Ils étaient maintenant trois en un ». A la fin de son raisonnement, l’empereur déchu en vint à l’Islam, qu’il décrivit comme tel : «Puis enfin, à un certain moment de l’histoire, apparut un homme appelé Mohamed. Et cet homme a dit la même chose que Moïse, Jésus, et tous les autres prophètes : il n’y a qu’Un Dieu. C’était le message de l’Islam. L’Islam est la vraie religion. Plus les gens liront et deviendront intelligents, plus ils se familiariseront avec la logique et le raisonnement. Ils Abandonneront les idoles, ou les rituels qui supportent le polythéisme, et ils reconnaîtront qu’il n’y a qu’Un Dieu. Et par conséquent, j’espère que le moment ne tardera pas où l’Islam prédominera dans le monde».
Plus tôt, dans le même Journal de Sainte-Hélène, dicté au général Gouraud, il est même possible de lire « J’aime mieux la religion de Mohamed. Elle est moins ridicule que la nôtre ». Outre ces indices présentés, rappelons que le 17 juillet 1799, lors de la campagne d’Égypte, à quelques jours de la bataille d’Aboukir, Napoléon Bonaparte prononça son attestation de foi en l’Islam : « J’atteste qu’il n’a pas de divinité en dehors de Dieu et j’atteste que Mohamed est le Messager de Dieu ». Certains commentateurs déclarent qu’en fait l’éloge par Napoléon du Prophète de l’islam était motivé par l’intérêt politique et avait pour seul but de le rapprocher de la population locale après sa conquête de l’Egypte. Cependant l’historien franco-américain John Tolan, professeur d'Histoire à l'université de Nantes, affirme, dans son livre intitulé "Mahomet l'Européen", que lors de la rencontre de Napoléon et de Goethe, ce dernier avait exprimé son admiration pour Napoléon en l’appelant "un Mahomet d’Occident" (der Mahomet der Welt), et Napoléon s’était trouvé flatté par cette appellation. Au cours de cette rencontre, ces eux grands esprits de l’époque s'étaient accordés pour critiquer sévèrement Voltaire qui avait alors traité Mahomet de criminel méritant le gibet.
Rappelons que cette rencontre avait eu lieu avant la campagne militaire d'Egypte de Napoléon qui eut lieu entre 1798 et 1801. Ce qui contredit ceux qui mettent en doute la sincérité de Napoléon sur sa conviction religieuse : https://www.youtube.com/watch?v=ezoH6TKtTM8
En fait la sévère critique envers Voltaire, reconnu par ailleurs comme étant le philosophe des lumières, n’est étrange ni de la part de Bonaparte ni de la part du grand penseur Goethe. En effet Napoléon cite : « Mahomet a été l'objet de sa plus vive critique, dans le caractère et dans les moyens. Voltaire, disait l'empereur, avait ici manqué à l'histoire et au cœur humain. Il prostituait le grand caractère de Mahomet par les intrigues les plus basses. Il faisait agir un grand homme qui avait changé la face du monde, comme le plus vil scélérat, digne au plus du gibet. Il ne travestissait pas moins inconvenablement le grand caractère d'Omar, dont il ne faisait qu'un coupe-jarret de mélodrame.»
Source : Dépôt du Mémorial, 1824, tome 3, avril 1816, p. 134-135.
Alors que Goethe affirme d’une manière claire et sans ambiguïté que « De quelque façon que nous voulions nous donner du courage, nous vivons tous en Islam. C’est dans l’Islam que je trouve le mieux exprimées mes idées ». A l’instar de Victor Hugo, qui a rendu hommage au prophète de l'Islam dans un célèbre poème datant de 1858, Goethe a écrit aussi plusieurs poèmes qui font l’éloge du prophète de l’Islam
Il est à noter qu’au départ, Voltaire était très hostile à l’Islam. La pièce théâtrale « Mahomet, ou le fanatisme » composée en 1742, en était considérée comme le parfait exemple, étant donné les termes utilisés pour dépeindre le personnage du Prophète Mohamed : « Mahomet le fanatique, le cruel, le fourbe, et, à la honte des hommes, le grand, qui de garçon marchand devient prophète, législateur et monarque.» Recueil des Lettres de Voltaire (1739-41). Voltaire a fini par faire l’éloge du Prophète Mohamed qui établit un culte qui « était sans doute, plus sensé que le Christianisme ». Voltaire s’en prend au Christianisme le qualifiant « de la plus ridicule, la plus absurde et la Plus sanglante religion qui ait jamais infecté le monde. » (Lettre à Frédéric II, roi de Prusse, datée du 5 janvier 1767). Il loue, en parallèle, l’Islam pour sa grande simplicité : « Il n’y a qu’un Dieu et Mahomet est son prophète. »
Voir : https://blogs.mediapart.fr/cherif-lounes/blog/010720/crainte-de-l-islam-voltaire-repond-onfray
Il est à noter que les propos de Napoléon ont été choquants pour beaucoup de gens, au point que mêmes certains historiens “qui ont l’art de déformer les réalités historiques”, comme Jacques Bainville, nient le rapport de Napoléon avec l’Islam et prétendent que sa conversion est une affirmation mensongère : il considère que Napoléon est plutôt un « déiste avec une prédilection pour le catholicisme » !!! Malgré l’affirmation sans ambages de l’empereur qu’il se comptait parmi les « autres musulmans » : « Mais, nous autres musulmans, voudrions qu'il y eût plus de vérité historique, que cela sentit plus l'arabe. Quand il parle du combat sacré, j'aime beaucoup Mahomet. Voltaire le suppose amoureux, c'est ridicule. On lui prête des crimes affreux : on croit toujours que les grands hommes commettent des crimes, des empoisonnements : on a bien tort, ils ne réussissent pas par de tels moyens ».
Source : Journal de Gourgaud. Paris : éditions Flammarion, 1947, tome 2, 20 juin 1817, page 153
A mon sens, la déformation de l’histoire d’un pays est une chose inadmissible, surtout si elle provient d’un historien qui doit théoriquement présenter les faits historiques tels qu’ils sont et non pas contribuer à l’aveuglement du grand public. Sinon quel est l’intérêt de cacher la conviction religieuse d’un grand homme comme Napoléon dans un pays qui se dit laïque, où normalement chacun est libre de sa propre croyance ? Est-ce que la foi diminue ou augmente la valeur d’un être humain ?
Il est regrettable que les icônes de la révolution française se trouvent aujourd’hui être les cibles des médias. C’est ainsi que Voltaire, reconnu dans son temps comme
« philosophe des lumières », est décrit dans la presse française comme un « islamo-gauchiste », alors que d’autres par ironie se demandent s’il faut célébrer le bicentenaire de Napoléon, comme si ce personnage n’avait jamais existé et n’avait eu aucune influence sur l’histoire de la France. Il est à remarquer que Winston Churchill avait les mêmes convictions religieuses que Napoléon Bonaparte et qu’il avait le désir ardent de les déclarer publiquement. Selon le Nouvel observateur, Churchill a cédé finalement à la pression de sa famille pour garder sa conviction religieuse secrète.
Voir : https://www.nouvelobs.com/culture/20141230.OBS9026/la-famille-de-winston-churchill-craignait-qu-il-se-convertisse-a-l-islam.html
Notons que Winston Churchill, comme Goethe, Georges Bernard Shaw et bien d’autres sont toujours cités dans leurs pays avec respect, sans que les honneurs qu’ils méritent soient diminués par leurs convictions religieuses et leurs positions envers l'Islam.
Pour conclure : Qu’il soit Chrétien ou Musulman, commémorons le souvenir de Bonaparte en le laissant reposer en paix.
P.S. : pour les références bibliographiques voir SVP (page :16 et 17 en bas de page) https://www.lescahiersdelislam.fr/attachment/1811179/
Voir aussi l’article paru le 04 avril 2021 dans le journal Le Monde : Quand Napoléon se rêvait en nouveau Mahomet, fondateur d’une « République islamique » en Egypte. Dans cet article l’historien franco-américain John Tolan raconte comment le général, qui fut surnommé « Ali Bonaparte », débarqua près d’Alexandrie avec l’objectif de créer une sorte de République islamique.
Merci à notre ami Kamel BEN SALEM, Professeur d'Analyse des Données au Département des Sciences de l'Informatique de la Faculté des Sciences de Tunis
2092 El Manar II - Tunisie, pour cet article qui donne un éclairage très intéressant à toutes celles et tous ceux qui s'intéressent à Napoléon Bonaparte.
E-mail : Kamel.bensalem@fst.rnu.tn
Website : http://www.fst.rnu.tn/kbs/All_fichiers/Home.html
ResearchGate account: https://www.researchgate.net/profile/Kamel_Ben_Salem
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‟Je suis, moi, musulman unitaire et (que) je glorifie le Prophète. (…) J’espère que le moment
Ne tardera pas où je pourrais réunir tous les hommes sages et instruits du pays, et établir un
régime uniforme, fondé sur les principes de l’Alcoran (Islam – nda), qui sont les seuls vrais et qui peuvent seuls faire le bonheur des hommes.”
Source : Correspondance de Napoléon, Journal de Sainte Hélène
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« Aussi souvent que nous le lisons (le Coran), au départ et à chaque fois, il nous repousse.
Mais soudain il séduit, étonne et finit par forcer notre révérence. Son style, en harmonie avec son contenu et son objectif, est sévère, grandiose, terrible, à jamais sublime. Ainsi ce livre continuera d’exercer une forte influence sur les temps à venir.
Johann Wolfgang von Goethe écrivain et poète allemand.
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"Ce dont le monde a le plus besoin est un homme qui a l’esprit de Mohammed. Les hommes religieux dans le Moyen-âge, par ignorance et par fanatisme, ont propagé une image obscure de la religion de Mohammed qu’ils ont considéré comme l’ennemi du christianisme.
Mais après avoir eu connaissance de l’histoire de cet homme, j'ai trouvé que c’est un prodige exceptionnel et j'ai conclu qu’il n’est pas l’ennemi du christianisme mais le sauveur de l’humanité. Selon mon opinion, s’il avait à se charger des affaires de ce monde actuel, il résoudrait tous nos problèmes et assurerait la paix et le bonheur que le monde entier espère.
Georges Bernard Shaw : “The Genuine Islam” Vol.1, N°8, 1936
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