MEDIA CORSICA
Le « revenge porn » vengeance pornographique en français, est un contenu sexuellement explicite qui est publiquement partagé en ligne sans le consentement de la ou des personnes apparaissant sur le contenu, dans le but d'en faire une forme de « vengeance ».
Le revenge porn peut être mis en ligne par un ex-partenaire avec l'intention d'agresser ou d'embarrasser la personne sur la photo ou la vidéo. Elle peut aussi être mise en ligne par un pirate qui exigera une somme d'argent pour supprimer le contenu exposé.
Plusieurs des images de revenge porn sont des photos ou des selfies pris par les intéressés eux-mêmes. Les victimes sont principalement des femmes. Les images explicites téléchargées sont souvent accompagnés de renseignements personnels comme le nom complet de la personne ou des liens vers des profils sur des réseaux sociaux. Parmi les juridictions qui ont adopté des lois contre le revenge porn, on retrouve Israël, l'Allemagne et seize États des États-Unis.
Une de novembre 2017
Le "revenge porn"
Face au phénomène de la « revanche pornographique » sur Internet, les députés ont voté un amen-
dement à la loi Lemaire - contre l'avis du gouvernement - dans le but de le pénaliser, enfin diront
certain(e)s !
Dans la longue liste des amendements à la loi pour une République numérique portée par
Axelle Lemaire, on retrouve un amendement adopté lors de l'examen du texte en commission des lois,
et visant à pénaliser le « revenge porn », soit le fait « de transmettre ou diffuser, sans le consentement
de celle-ci, l'image ou la voix d'une personne, quand l'enregistrement, l'image ou la vidéo sont
sexuellement explicites ».
Ces faits deviendraient ainsi passibles d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.
Notons que cet amendement (déposé par EELV) a été adopté contre l'avis de la secrétaire d'État au Numérique, Axelle Lemaire, qui s'est prononcée pour des « sanctions dissuasives » contre ce phénomène (accentué avec les smartphones), mais que « toute modification du Code pénal doit exiger un travail très rigoureux ».
Couper l'accès sur demande
Dans ce cas, la suppression des contenus est parfois conditionnée à un paiement forcé de la part de la victime. On parle de « sextorsion ». Mais rien ne garantit que d'autres internautes n'aient pas déjà copié les contenus, pour les diffuser ailleurs. Face à ce fléau, Google ne peut pas promettre de suppression mais se propose - comme avec le droit à l'oubli - de couper l'accès via son moteur de recherche.
Aux grands maux, les grands remèdes ! Facebook propose à ses abonnés de lui adresser leurs photos compromettantes, dans le cadre d’un programme testé en Australie pour lutter contre le « revenge porn ». Ce projet pilote s’adresse aux adultes ayant partagé des photos intimes, et qui s’inquiètent que certaines personnes mal intentionnées ne les fassent circuler par vengeance sur les réseaux sociaux. Le géant américain propose que ces images soient « taguées » d’une empreinte électronique unique afin de bloquer préventivement leur distribution sur Facebook, Instagram ou Messenger.
Google concerné
« Ce phénomène concerne en premier lieu des femmes (à travers le phénomène de revenge porn), souvent jeunes et victimes d'anciens partenaires. Il peut également concerner des hommes (le plus souvent par chantage de vidéos précédemment prises par webcam) », lit-on dans l'amendement. En juin 2015, Google avait décidé d'instaurer un « droit à l'oubli » en proposant aux victimes de solliciter un déréférencement. La suppression des contenus étant parfois conditionnée à un paiement forcé de la part de la victime - on parle de
« sextorsion » - rien ne garantit que d'autres internautes n'ont pas copié les contenus, pour les diffuser ailleurs. Face à ce fléau, Google ne peut pas promettre de suppression mais se propose - comme avec le droit à l'oubli imposé par la Commission européenne - d'en couper l'accès via son moteur de recherche.
L'amendement sera examiné en première lecture dans l'hémicycle à partir de mardi 19 janvier