MEDIA CORSICA
"Je suis infirmière et sidérée de prendre
en charge des patients en majorité non vaccinés"
Une soignante exprime sa détresse face à la quatrième vague de Covid et à la défiance sur les vaccins : "Qu’ai-je fait, moi soignante, pour perdre votre confiance ?".
Par Laureen N. Infirmière diplômée d'État / 25/08/2021
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Il nous a semblé intéressant de diffuser cet article déjà mis en accusation par les antivax.
Personnellement, j'ai reçu des mails d'une rare violence où 'en messages privés' on me menace. Je n'avais jamais connu cela auparavant dans n'importe quelle autre diffusion. Je me demande d'où vient cette violence ainsi exprimée. Menaces en tout genre... politique ? sociale ? On nous parle de libertés, terme utilisé par la droite extrémiste et qui sort actuellement. Est-ce cela ?
Ensuite ce doute émis sur tous les liens ou phrases sorties de leurs contextes et "textualisées" par ces personnes, et toujours avec de la violence de la menace à la clé... On me dit "attention" ... "espèce de..." Alors je bloque ces personnes violentes, d'autres que je connais, j'essaye de leur expliquer... en vain qu'ils se font abuser...
Pourquoi Veran se serait fait faire un faux vaccin ? On nous dit prouvez-le que c'est un vrai vaccin !?
Quelle est cette folie de quelques milliers de personnes qui manifestent contre le vaccin.
"Florian Philippot a, dans un premier temps, esquivé la question en répondant "vous savez pour moi le vaccin ça n'est pas un objet magique". Ludovic Toro lui a alors demandé une deuxième fois s'il était vacciné, une question à laquelle Florian Philippot a rétorqué "Non je ne le suis pas, et c'est grave monsieur le curé ?"."
Pourquoi cette violence, au nom de la liberté ? Savent-ils ce qu'est la liberté ? Peut-on mettre en doute ainsi toute expression journalistique au profit de leurs doutes et de leurs peurs ?
Que dirait Louis Pasteur s'il voyait ce qui se passe, un goût du passé peut nous revenir...
Le Professeur Raout, lui est mis à la retraite d'office. “Ce qu’on a vu mais qui est compliqué, encore une fois parce qu’il y a trop de passion et pas assez de connaissances, c’est que ces vaccins n’ont pas du tout la durée d’efficacité que les uns et les autres pouvaient espérer”...
Nous voulons être exhaustif, même si nous savons qu'en cet instant, c'est impossible.
Pourquoi ?
Parce que tout cela est nouveau et oui, nous sommes face à ces incertitudes, pour autant devons-nous braver les choses et les considérer avec passion, sans réfléchir et penser sereinement. Ce que nous voyons dans toutes ces actions c'est qu'il reste des peurs ainsi exprimées et des vicieux qui exploitent ces peurs pour tenter d'en tirer un avantage électoraliste ou propagandiste.
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Lors suivez les liens et faites-vous votre idée, mais ne menacez pas... Ce n'est pas en tapant du poing sur la table, en menaçant que vous allez avoir raison...
Article de UFFIPOST : "Aujourd’hui, nous essayons de soigner des patients qui se sont volontairement contaminés pour "être libres”. Je suis profondément choquée face à autant de résistance. Je ne comprends pas, vraiment.
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Ce soir, je suis sidérée. Je n’ai jamais connu ni ressenti cela depuis que je suis infirmière. J’évite d’ailleurs d’aborder ici ce sujet si sensible, mais à la fois, je partage avec vous depuis toujours les temps forts de ma vie et ce soir j’ai mal.
Je ne suis pas sûre d’être à la hauteur des commentaires qu’un post “Covid” va engendrer mais il faut que vous sachiez que ce que nous vivons sur le terrain est inédit.
Aujourd’hui, la grande majorité des patients que nous prenons en charge revendiquent de ne pas être vaccinés, sont suspicieux si ce n’est opposants aux moindres soins que nous leur prodiguons.
Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !
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Refus du vaccin, contamination volontaire
Hier, le patient en détresse vitale était apeuré, compliant. Aujourd’hui, le patient covid a 32 ans, est père de famille, sans antécédent ou critère de commodité, a refusé de se faire vacciner et se dit connaisseur de la maladie à laquelle parfois même il ne croyait pas.
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Aujourd’hui, les patients prennent des initiatives sur l’oxygénothérapie que nous leur administrons, prennent des risques pour eux-mêmes et autrui, tout cela sciemment!
Aujourd’hui, nous essayons de soigner des patients qui se sont volontairement contaminés pour ”être libres”. Je suis profondément choquée face à autant de résistance. Je ne comprends pas, vraiment.
Nous descendons des jeunes en réanimation pour des formes graves qu’ils auraient pu éviter. Nous recevons des patients avec 75% d’atteinte pulmonaire nés en 1990 et la chambre d’à côté, nous avons leurs parents, souvent trop âgés pour supporter la réanimation, pas vaccinés non plus car “ils n’avaient pas envie”.
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Des applaudissements à la défiance
Mais nous on sait. On voit ce scanner terrifiant qui ne laisse présager que le pire... J’ai l’impression de voir alors que tant d’autres portent des lunettes et j’ai beau crier, ils n’entendent pas. J’ai beau vouloir et devoir prendre de la distance, ce soir je n’y arrive pas.
Comment sommes-nous passés d’une population entière qui nous applaudissait à des patients si revendicateurs ?
À quel moment avons-nous confondu politique et santé publique au point de mettre nos vies en jeu et celle d’autrui ?!
Qu’ai-je fait, moi soignante, pour perdre votre confiance ?"
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Ce billet est également publié sur le compte Instagram de Laureen N; il est reproduit sur Le HuffPost avec son accord. Pour aller plus loin, lisez également notre article : Les témoignages de soignants en détresse se multiplient, face à la quatrième vague du Covid et la défiance des patients sur les vaccins.
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