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Jean-Marc Raffaelli

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MEDIA CORSICA a souhaité avec l'accord de son auteur le journaliste Jean-Marc Raffaelli ressortir cet article.

Pourquoi ?

Date anniversaire de la venue de l'éditorialiste Christophe Barbier en Corse... ?

Date anniversaire d'un scandale intitulé "Affaire Barbier" ?

Non, tout simplement parce que nous avons aimé l'introduction et les questions...... pas les réponses, car Christophe Barbier botte en touche et joue l'évitement. 

Il fait d'ailleurs une réponse plagiée à Louise Bourgeois quand on lui posa la question :

- Pourquoi dans votre exposition ce phallus rouge ?

et elle répondit :

- Quel phallus, vous avez vu un phallus ?

Christophe Barbier n'est pas un éditorialiste mais un polémiste, tout comme Eric Zemmour, ils sont la dérive des médias qui n'ont rien trouvé de mieux pour vendre que l'art du raccourci, de la formule, voire du slogan...

Que penser de ce système qui nous enferme dans la médiocrité dans l'humour facile... car c'est de système dont il est question, c'est lui qui a créé ces petits agitateurs mesquins qui n'ont aucun courage. Ils ne sont en rien des "Charlie", des ColucheJean YanneThierry Le Luron, etc. Ce sont de simples apparatchiks du système capitaliste médiatique, celui qui mange le cerveau des masses.

Pourquoi n'invite-t-on jamais de vrais philosophes comme Bernard Stiegler ?

De vrais psychanalystes comme Charles Melman ?

De vrais poètes comme Adonis ?

Pourquoi dire des français qu'ils sont des sans dents ?

Parce que c'est vrai !

A se nourrir de soupes moulinées, c'est ce qui arrive...

Alors indignons-nous et si cela ne suffit pas : MORDONS !

Pierre-Paul Battesti

*Pour info, le racisme ethnique n'est pas condamnable, on peut traiter de toutes sortes de quolibets toutes les ethnies de cette Terre...

Une ethnie est un ensemble de per- sonnes qui partagent la même culture, la même langue, les mêmes traditions, les mêmes coutumes, qui se trans- mettent de génération en génération.
Le concept d'ethnie est apparu dans les années 1930. Il se distingue de celui de race qui concerne les caractères biologiques et morpho-logiques liés à des ancêtres communs et non à la culture.

 

 

 

Accusé d'être anti-Corse, Christophe Barbier parle

 

Par Entretien réalisé par Jean-Marc Raffaelli jmraffaelli@corsematin.com -CORSE MATIN-13 novembre 2014

« Quand le combat pour une identité culturelle devient une lutte pour une exception politique, il y a faute ». Le patron de L’Express estime aussi que « la Corse a de grandes actions à célébrer et à faire »

On peut le dire aujourd'hui plus qu'hier, la Corse donne à Christophe Barbier du pain sur la planche. D'abord comme éditorialiste à L'Express, dont il dirige aussi l'équipe rédactionnelle, ensuite comme comédien, puisqu'il arpentera samedi soir le plateau du théâtre municipal de Bastia dans le rôle de Talleyrand.

Parmi les citations célèbres de cet illustre diplomate et homme d'État, il y en a une qui tient lieu de passerelle entre ses 2 carrières : « Il y a une chose plus terrible que la calomnie, c'est la vérité ».

Toute la question est maintenant de savoir où se situe le curseur entre la calomnie et la vérité lorsque Christophe Barbier déchiffre, à sa manière bien à lui, l'actualité de l'île. Ce qui est sûr, c'est qu'immanquablement, il creuse dans l'opinion insulaire un fossé entre ceux qui opinent du chef en silence et ceux qui crient au racisme anti-Corse. Et si les silences sont criants, les cris ne passent jamais sous silence.

Parmi les controverses les plus récentes, le statut de résident : « Si l'immobilier est un peu trop cher là où on est né et bien, c'est l'occasion d'aller s'installer ailleurs (…) s'enrichir et revenir au pays à ce moment-là avec les moyens d'acheter » a proposé, d'une plume cynique, Christophe Barbier. Le journaliste est de meilleure composition - c'est-à-dire moins arbitraire - à l'évocation des règlements de comptes :« Combien de fois va-t-il falloir dénoncer l'incurie de l'État et le comportement des Corses, trop muets face à la violence ? 17 assassinats depuis un an. Faut-il désespérer ? Non, il faut agir. »

L'annonce de son petit séjour en Corse, motivé par ses talents de comédien, est pour nous l'occasion d'un entretien, disons, serré. Sans le costume de la Restauration ou de la Monarchie de juillet. Juste l'écharpe rouge qui n'est pas, chez lui, un accessoire de théâtre. Comme d'habitude, Christophe Barbier souffle sur la Corse le chaud îlien et le froid polaire. Talleyrand n'est jamais très loin qui pourrait lui murmurer à l'oreille une deuxième de ses (im)mortelles réflexions : 

« L'esprit sert à tout, mais il ne mène à rien ».

Voilà donc, sans mauvais esprit, où l'échange nous mène...

Vos éditoriaux sur la Corse sont souvent très durs, parfois même caricaturaux. Dans l'île, le sentiment prédominant est que vous êtes dans la stigmatisation pour ne pas dire l'ostracisme. Vous le comprenez ?

Bien sûr que je le comprends, puisque je souhaite provoquer des réactions vives. Stigmatiser, c'est montrer les stigmates, mettre les doigts dans les plaies. C'est bien parce qu'il y a des plaies, que le corps social saigne. Un éditorial doit comporter une part de provocation, sinon il se résume à un filet d'eau tiède.

Peu importe que les lecteurs n'approuvent pas mes analyses, seul compte pour moi qu'ils sachent pourquoi ils me désapprouvent, quels arguments ils mobilisent pour me contrer. Ainsi, j'ai l'impression d'avoir été utile et, s'ils me transmettent des critiques structurées, les lecteurs me font progresser.

Par exemple, il y a quelques années, à partir d'un tag isolé, « Les Français dans le four », vous avez écrit que chez nous, l'honneur était du « clanisme cimenté par l'effroi » et la tradition « une impuissance à relever les défis du progrès ». Vous faites d'un acte débile une généralité. Est-ce très honnête, même pour un polémiste ?

Je fais alors de cet acte un symptôme, et je crains sur le moment qu'il ne soit un symbole. Heureusement, la suite a prouvé que ce n'était pas le cas - peut-être à cause de telles réactions vives, en ce cas j'aurai été utile...

Je crois que les incidents n'arrivent pas par hasard dans une collectivité, qu'il y a une responsabilité de tous quand les choses dérapent. Enfin, sur le fond, ce qu'exprime ce tag est doublement intolérable, puisqu'il évoque et détourne l'Holocauste et, en même temps, nie la communauté nationale. Nous formons un seul et même peuple, dans une République une et indivisible. Ce que l'on fut ne doit pas entraver ce qu'on fait, le passé doit être une fierté, non un boulet.

Il n'y a pas de peuple corse, breton, basque, poitevin, etc., mais un seul peuple français, enrichi, enluminé par les cultures de toutes ses régions, dont il faut garantir et aider la vitalité.

Quand le combat pour une identité culturelle devient une lutte pour une exception politique, il y a faute. Quand cela tourne à l'appel à la violence, il y a délit.

Vous pensez donc, comme Manuel Valls, que la violence dans l'île est culturelle ?

Hélas, oui. Et cette culture doit évoluer. Le rapport aux armes me semble un premier chantier. Tirer en l'air à la sortie d'un mariage, même avec de classiques fusils de chasse, est un archaïsme qui veut mêler au bonheur la potentialité de mort que représente une arme. Il faut collectivement renoncer à ces traditions qui relèvent d'une logique de Far-West.

Les armes, ce n'est pas toujours le Far-West. Pourquoi, selon vous, a-t-il fallu ferrailler pendant un demi-siècle pour que les manuels scolaires reconnaissent enfin que la Corse a été le premier département de France à se libérer ?

Voilà les bons combats ! Porter par les livres, le cinéma, le théâtre, les exemplarités de la Corse dans notre histoire commune, c'est essentiel. Et en effet, chaque région doit lutter contre l'uniformisation, penchant naturel du centralisme.

Ce qui est vrai pour la Corse l'est autant pour d'autres régions, qui ont du mal à être reconnues. Mais il est vrai que la plupart des régions ne donnent pas à Paris des bâtons pour se faire battre, alors que la Corse tombe parfois dans ce travers, notamment quand une partie de ses habitants mettent certaines de leurs traditions funestes au-dessus de la loi républicaine.

Même quand il n'y a pas de sujet de litige entre l'île et le reste de la France, le continental peut être cabochard et de mauvaise foi. Il faut donc sans cesse célébrer les belles heures, les grandes actions de la Corse.

De même, pourquoi avoir tu aussi longtemps le fait que, contrairement aux autres régions, pas un juif de Corse n'a été dénoncé et encore moins déporté ?

Cette page glorieuse de l'Histoire, qui en dit long sur la nature profondément hospitalière, républicaine et humaniste de cette région française, a souvent été rappelée dans L'Express, notamment sous la plume d'Eric Conan. Ne faudrait-il pas qu'un écrivain ou un scénariste en fasse le sujet d'une grande œuvre ? Par exemple, une série, une saga sur les Justes corses ? En mettant aussi en valeur le travail du préfet Balley, qui était un continental…

Allons encore plus loin dans le temps. Pourquoi ce procès en archaïsme alors que, dans la Corse de 1755, les femmes avaient le droit de vote, presque deux siècles avant la France ? Rediriez-vous ici aussi qu'elle est « impuissante à relever les défis du progrès » ?

Sauf erreur de ma part, aucune femme n'a été envoyée au Sénat ni à l'Assemblée par la Corse sous la Ve République… La Corse a tout pour être à la proue de la modernité, comme au XVIIIe siècle ; elle ne doit pas perdre son temps en des replis identitaires, mais regagner l'avant-garde intellectuelle et politique. Pourquoi ne pas expérimenter ici le vote à 16 ans ? Le référendum d'initiative populaire, ou la « votation » fréquente, à la Suisse ? Un Corse a inventé il y a deux siècles la modernité institutionnelle et administrative sur laquelle le pays vit encore aujourd'hui, mais qui s'épuise. Un autre prendra-t-il la suite ? Ou une autre ?

N'est-ce pas aussi pour caresser dans le sens du poil de l'opinion nationale ou parce que c'est « vendeur », que l'on parle des Corses le plus souvent à charge ?

Non, c'est parce qu'il y a eu tant de violence que l'opinion anticipe le pire en une forme de préjugé qui se veut une prévention. Chat échaudé... Marseille subit le même sort. Mais rien n'est irréversible. D'ailleurs, je pense que le pire est derrière nous et que la France va bénéficier bientôt de l'élan donné par une « Corse nouvelle », complètement vouée au redressement du pays, dont elle sera une scène exemplaire.

On a l'impression que l'éditorialiste est habité par l'homme de théâtre, que ses mots, en quelque sorte, sont en représentation. Y a-t-il une part de vérité ?

Oui, bien sûr ! L'éditorial doit comporter une fougue théâtrale, sinon il est une morne plaine de papier. Qu'il fasse applaudir ou hurler, mais jamais bâiller ! Avec la pièce Le Souper, finalement, vous vous rapprochez d'une autre façon de la Corse...

Oui, avec joie et fascination. Derrière Talleyrand et Fouché, c'est du Grand Homme qu'il s'agit, et de son œuvre : la France de Brest à Moscou, de Naples à Stockholm...

Sans votre légendaire écharpe rouge, auriez-vous la sensation d'être intellectuellement nu ?

Quelle écharpe rouge ?

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