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Roland LOMBARDI L'Égypte et le Qatar auraient négocié un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël….



...or, l’État hébreu est le premier à n’y avoir aucun intérêt, pour des raisons humaines, économiques mais également géostratégiques. Israël ne peut se permettre longtemps de perdre la « guerre des images » et de se couper définitivement, dans le basculement du point de gravité géopolitique mondial en cours, du Sud Global emmené par la Russie et surtout la Chine et dont plusieurs de ses partenaires régionaux des Accords d’Abraham mais aussi l’Égypte et l’Arabie saoudite sont en train de rejoindre par exemple les BRICS. Les Européens et la France, prenant impuissants et de plein fouet les répercussions du conflit sur leur sol, sont dépassés et littéralement hors-jeu car, nains géopolitiques, ils n’ont aucun levier. L’administration Biden, en campagne électorale et en très grande difficulté, n’y a aussi aucun intérêt, surtout après déjà trois ans de multiples erreurs et d'échecs à l’international.

A l’opposé de l’échiquier, l’Iran aussi ne peut se permettre une guerre générale dans la région. Certes, les Iraniens ont réactivé leurs proxies, comme le Hezbollah, les milices irakiennes chiites et les Houties contre Israël et les Américains. Cependant, Téhéran tient son monde et ses supplétifs ne lancent que des attaques limitées et sporadiques, dans le simple but de faire monter les enchères pour l’Iran dans toutes les négociations en cours. Surtout que son parrain chinois est très mécontent de cette situation. Car la Chine avait été à l’initiative du rapprochement entre Iraniens et Saoudiens, afin qu’aucun trouble régional ne vienne contrarier l’approvisionnement des hydrocarbures dont Pékin a tant besoin. Dès lors, lorsque les Iraniens auront obtenu ce qu’ils veulent, ils n’auront aucun scrupule à sacrifier les sunnites du Hamas sur l’autel de leurs propres intérêts !

Il en est de même pour la Turquie d’Erdogan et les chefs d’États arabes ! Si le Qatar redore son blason auprès des Occidentaux en étant le principal interlocuteur, rôle qu’il affectionne, entre Israéliens et Palestiniens, Sissi (qui a été entre 2014 et 2021, l'architecte de tous les cessez-le-feu entre Tsahal et le Hamas) et MBS sont également en première ligne (avec toujours la Russie ne l’oublions pas) dans les pourparlers secrets en cours (otages, trêves, niveau d’intervention israélienne, issue de la guerre…) pour apaiser diplomatiquement et le plus rapidement possible la situation et la région. Les dirigeants arabes se sont toujours fichus comme de leur première chemise de la cause palestinienne mais ce qui se passe aujourd’hui à Gaza est en train d’enflammer leurs rues. Certes, comme par le passé, cela permet de faire un peu oublier les problèmes socio-économiques domestiques actuels mais ils aimeraient bien toutefois passer à autre chose… »

 

Et si le Hamas finit par être expulsé de Gaza, qui pourrait en reprendre le contrôle politique ?

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