top of page

 

Cynthia Fleury : "Nos sociétés sont devenues des fabriques
systémiques de situations indignes"...

La psychanalyste et philosophe Cynthia Fleury appelle à refonder la dignité par le soin et déplore, dans un entretien au

« Monde », le décalage tragique entre l’affirmation d’une dignité humaine universelle et la réalité des faits qui dément ce

discours. 

 

 

 



https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/27/cynthia-fleury-nos-societes-sont-devenues-des-fabriques-systemiques-de-situations-indignes_6186723_3232.html
 

Dans son nouvel essai, La Clinique de la dignité (Seuil, collection « Le compte à rebours », 224 pages, 19,50 euros), Cynthia Fleury, la fondatrice de la première chaire de philosophie à l’hôpital, alerte sur la banalisation de l’« indignité ordinaire » et appelle à dépasser l’indignation pour refonder une politique de la dignité.

Vous décrivez une nouvelle sensibilité citoyenne à l’égard de la dignité. Comment s’exprime-t-elle ?

La revendication de la dignité fédère aujourd’hui plus encore que celles de l’égalité et de la liberté. On le voit dans les mouvements des « gilets jaunes », de Black Lives Matter contre le racisme, de #metoo contre les violences sexuelles ou dans les marches des fiertés LGBTQIA+. Ils n’expriment pas seulement une demande de reconnaissance, mais revendiquent l’égale valeur des vies humaines, y compris celles qui sont définies par la stigmatisation. Parce qu’ils sont souvent exclus d’un monde majoritaire qu’on leur a vendu comme universel, ces hommes et ces femmes réclament le respect inconditionnel dû d’emblée aux individus.

La revendication de la dignité est aussi au cœur des discours des soignants et des débats sur la fin de vie, où elle apparaît comme la garante ultime des conditions matérielles du soin mais aussi du respect du désir et de la liberté que chaque individu veut exercer jusqu’à la mort. La peur de « tomber » un jour dans une situation d’indignité – ou jugée comme telle – est ancienne. Mais une nouvelle angoisse se fait de plus en plus présente dans nos sociétés

La philosophe Cynthia Fleury : “Quand la civilisation n’est pas soin, elle n’est rien”

Inégalités croissantes, dépendance des personnes âgées, crise du climat… Face à l’augmentation des conditions de vie indignes, la philosophe et clinicienne plaide pour une société qui donnerait la priorité au soin. Et au souci de l’autre.

L’impératif de dignité s’est imposé ces dernières années au cœur de nombreux mouvements (des Printemps arabes à Black Lives Matter) et débats de société (discriminations, travail, condition animale…). Mais simultanément les atteintes à la dignité se sont multipliées dans les institutions et les pratiques sociales (hôpitaux, EHPAD, prisons…). La promesse de dignité que la modernité annonçait semble ainsi avoir été trahie de façon répétée.
Face à cette menace d’un « devenir indigne » de nos sociétés, Cynthia Fleury pose les jalons d’une clinique de la dignité, pour établir un diagnostic philosophique et des solutions thérapeutiques au chevet des « vies indignes ». Convoquant aussi bien les écrits de James Baldwin, les théories du care ou les approches postcoloniales, cet essai invite à ne pas se résigner à l’inaction ou à la déploration. Il appelle à refonder le concept de dignité à partir de ses marges.
Passée au crible de la psychanalyse, de la littérature et des sciences sociales, l’exigence de dignité retrouve toute son actualité, et sa radicalité. Cette réflexion signe ainsi l’ouverture d’un nouvel agir politique, entièrement dédié à la reconquête d’une dignité en action à l’âge de l’anthropocène.
Cet essai est discuté et prolongé par une contribution inédite de Claire Hédon, Défenseure des droits, et par les regards de Benoît Berthelier, Benjamin Lévy et Catherine Tour
ette-Turgis.

OÙ ACHETER

Les autres articles de Cynthia Fleuryhttps://www.media.corsica/un-siecle-et-demi-et-pourtant

                                                              https://www.media.corsica/les-irremplacables

                                                              https://www.media.corsica/un-siecle-et-demi-et-pourtant

Nous avions rencontré Cynthia Fleury chez un éditeur à Paris, pour un projet qui ne s'est pas concrétisé mais qui a donné lieu à une amitié forte et qui dure...

Certes les vicissitudes de la vie font que nos chemins ne se croisent pas souvent, pour autant le lien est là, vivant...
Pretium Doloris, un texte qui nous a bouleversé, lisez-le !
Basgi, Pierre-Paul

bottom of page