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Pigna réserve des logements à des artisans...

Comme plusieurs artisans de la commune, la famille Torrelli vit et travaille au village. Une politique du logement encouragée par la municipalité pour éloigner le phénomène de "village dortoir". 

Une annonce bien particulière a été postée sur le compte Facebook de la mairie de Pigna, il y a quelques jours. À la recherche d'un locataire pour un appartement couplé à un atelier ou une boutique, la municipalité désire un profil qui exercera "obligatoirement une activité au village". "Cela peut être un musicien ou un ostéopathe, explique Jérôme Casalonga, maire de Pigna. Mais le but c'est d'inverser la tendance du Airbnb, pour éviter les villages dortoirs."

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Sur la commune, la municipalité possède sept logements et quatre boutiques, avec lesquels elle compte "créer de l'emploi". Et à Pigna, emploi rime bien souvent avec artisanat. "Et oui, c'est nous qui partons", soupire Cyann, la fille Torrelli qui aide sa mère à la boutique Atraverre. Derrière son sourire flamboyant, la bachelière admet une certaine nostalgie : "L'ambiance va me manquer." Il y a six ans, la famille a tout lâché pour s'installer entre ces pierres blanches. "J'ai su que la mairie avait rénové cette bâtisse pour y installer un artisan à l'année, mais je n'ai pas du tout pensé à moi au début, retrace Virginie Torrelli, l'artisan verrier, qui a fini par proposer sa candidature. On a vendu notre maison à Moncale et on est venu s'installer ici." Un "vrai choix de vie" pour chaque membre de la famille.

Entraide collective

"Ici, tu dois prendre en compte l'aspect communautaire du village, précise Arnaud, le père Torrelli. Même si tu n'es pas artisan, tu participes à cette entraide collective." Graphiste, Arnaud a mis ses talents à disposition pour créer la main de la Corsicada, une enseigne qui orne désormais chaque maison où réside un artisan. "C'est un atelier géant à Pigna", résume Virginie, en indiquant la plaque à l'entrée réalisée par le potier. "On se sert des compétences des uns et des autres, souligne Marie-Claire Darnéal, qui travaille dans son atelier de boîte à musique et vit juste au-dessus, dans un autre logement de la commune. Il y a un réel désir d'harmonie et de travailler ensemble."

 

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La tête pleine de projets, Virginie s'est toujours sentie "écoutée" dans ce village où tout le monde "parle le même langage". "Ça s'est très bien passé pour nous parce qu'on avait envie de s'investir", analyse la jeune maman, qui a chapeauté à plusieurs reprises le printemps des métiers d'art et a présidé le foyer rural. "On échange beaucoup avec les autres artisans sur nos métiers et à la fin de la journée on va prendre l'apéro", sourit l'artiste.

De passage devant l'atelier, le potier Cyril Quilichini lance une plaisanterie à Arnaud, signe de cette ambiance familiale. Depuis l'installation de ses parents dans les années soixante-dix, le céramiste a repris le flambeau, qu'il transmet aussi à son fils. "Ça bouge beaucoup à Pigna, ce n'est pas un village "musée"", appuie Cyril Quilichini, qui "réalise le privilège d'habiter dans un village idéal".

Après "six années d'une intensité incroyable", la famille Torrelli quitte les hauteurs pour retrouver la plaine de Calenzana. "Je laisse ma place à quelqu'un d'autre", sourit Virginie qui avoue avoir pris de l'assurance et pérennisé son activité grâce à sa présence au village. Concernant les futurs locataires, l'artisane n'a qu'un souhait : "Qu'ils s'inscrivent dans le collectif".

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