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Jean-Pierre Rumen

Vit à Bastelicaccia

 

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« l’autorité du point de vue de la psychanalyse »

par Robert Levy

 

 

Samedi 8 octobre au matin a eu lieu une importante conférence sur le thème de

« l’autorité du point de vue de la psychanalyse ». Il s’agissait, entre autres, d’examiner les symptômes

présentés par l’enfant plus exactement  leurs avatars modernes.

Robert Lévy, Psychanalyste à Paris, docteur en psychologie clinique, co-fondateur de l’association

Analyse Freudienne s’y est brillamment employé.

Cette réunion à l’initiative du Dr Charles Marcellesi bénéficiait du soutien de la MGEN, du Conseil Général de La Corse du Sud, de l’Ecole des Parents et des Éducateurs.

Pour l’occasion la Mâtinale de psychanalyse avait été décentralisée à l’hôtel Castel Vecchio qui accueillait la conférence.

Le conférencier a axé son propos sur la notion d’autorité comprise non pas comme autoritarisme mais comme soutien d’un dire : ce qui fait l’auteur, comme le dit l’étymologie.

Or il semble bien que, actuellement, la parole parentale soit beaucoup plus soutenue par le désir inconscient des parents que par l’inscription dans une dimension symbolique qui règle le social.

Robert Lévy a très heureusement aéré son propos par des exemples cliniques illustrant ces particularités : enfants insomniaques ou réputés tels, enfants habitués du lit parental, enfants hyperactifs, enfants exagérément colériques, pour chacun il apparaissait clairement que le désir inconscient des parents était à l’opposé de ce qu’ils semblaient demander au titre du symptôme. Dans les cas les plus heureux cette demande initiale pouvait être travaillée par les parents eux même et pour leur propre compte.

C’est bien ces difficultés de l’accession à l’ordre symbolique qui sont au premier plan des difficultés scolaires tant pour les apprentissages que pour la vie collective.

Les débats furent animés, la participation soutenue, ce qui eut égard au sujet traité, ne surprend pas. Il faut dire que le conférencier s’était soigneusement tenu éloigné de tout jargon et ne psalmodiait pas les auteurs : il en était un lui-même qui parlait en son nom. Certains participants ont avancé que l’école pouvait pallier ces difficultés de l’enfant. Ils se sont réjouis que l’UNESCO organise une chaire où les enfants pourraient philosopher librement, après avoir parlé librement en classe (en oubliant que le langage n’est jamais libre puisque soumis à des règles sous peine de n’être qu’un bredouillis.)

Notre ami Jean-François Pietri intervint avec vigueur et une rigueur toute philosophique à ce propos pour éclairer sur la pertinence de deux expressions : apprendre à penser et laisser les enfants penser.

Il a rappelé la signification du mot Sophia : savoir-faire, habileté, compétence, en montrant que les fondateurs de la philosophie la présentaient comme un acquis de la pensée. Il nous a fait nous remémorer cette définition de Heidegger (in Was Heißt Denken) : la philosophie est la faculté de s’y reconnaître, de s’y retrouver dans une difficulté.

Ce qui renvoie le pédagogique à ses enfantillages, a-t-il poursuivi : comment apprendre à penser sans faire l’effort de comprendre la pensée des philosophes? Comment laisser les enfants penser par eux-mêmes sans les abandonner?

Comme disait Héraclite à propos des « nombreux » ne  sachant pas écouter : ils ne savent pas non plus parler.

Il combattait donc l’idée « naturelle » revenue au galop que la pensée serait « sui generis », ne procéderait que d’elle-même, serait une fonction du cerveau qui la sécréterait comme le foie secrète la bile (Cabanis) qu’il suffirait de la laisser s’écouler.

C’est une idée que la psychanalyse s’emploie à débarbouiller sans cesse et sans cesse.

Mais on sait bien que Sysiphe peut-être heureux….

C’était le cas ce matin-là.

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