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ANTOINE PELISSOLO, PSYCHIATRE : "LE CHANGEMENT CLIMATIQUE PEUT PROVOQUER UN DEUIL ÉCOLOGIQUE" :

 

Un joli visage et une tête bien pleine, Célie Massini, que j'ai écouté avec plaisir dans l'émission C Politique de Karim Rissouli. 

La santé mentale peut être détériorée par tellement de choses.

Pourquoi l'anxiété peut-elle naître chez une personne ? Un rapport à l'écologie et son dérèglement dû à la main de l'homme qui nous amène vers un monde si souvent décrit par les auteurs de SF ? Un monde que Greta Thunberg fustige...

Célie Massini nous explique : "pour contrer l’angoisse, se tourner vers l’action", moi, je dis toujours, "l'action c'est être dans l'action". Oui c'est bien beau et après ? Chacun est différent, il n'y a donc pas de recette miracle pour évacuer ses soucis et ses angoisses ? Triste constat, certes, alors dans ce cas de figure, car c'est bien un cas de figure, il est question de troubles qui naissent suite à la prise en compte de l'hostilité du monde extérieur. C'est un peu complexe alors, simplifier ainsi un comportement est pour moi qui suis psychanalyste une analyse un peu légère dans l'absolu...

La réflexion première est que nous sommes mortel, est-ce que ces accès de paniques surviennent par la prise en compte de ces éléments extérieurs.

 

Attaques de panique, dépression, troubles alimentaires, colère...

Le changement climatique impacte de différentes manières notre santé mentale. Parfois directement lors d'évènements extrêmes avec des syndromes s'apparentant à du stress post-traumatique, parfois indirectement en provoquant de l'éco-anxiété... Des "troubles climatiques" que le psychiatre Antoine Pelissolo décrypte dans son dernier livre Les émotions du dérèglement climatique cosigné avec le Dr. Célie MassiniAntoine Pelissolo est chef de service de psychiatrie des hôpitaux Henri-Mondor et Albert-Chenevier

Redécouvrons-nous que le monde est hostile ?

Célie Massini : « Je ne sais pas s’il est hostile ou si c’est nous qui le rendons hostile. Il y avait les conditions qui permettaient la vie sur terre et qui ont favorisé le développement de l’humanité. C’était une grande chance. Mais aujourd’hui c’est davantage nous qui déréglons ce qui nous permet de vivre qu’une évolution de la nature. En fait, ça n’est pas elle qui nous met dehors, c’est nous qui la bouleversons. »

 

Dans votre livre, vous expliquez que le changement climatique a des impacts sur la santé mentale.
Comment et pourquoi ?

Il y a deux aspects. D’abord il y a les évènements climatiques qui ont des effets directs sur la santé mentale, comme la hausse des températures ou la pollution. Certaines études démontrent ainsi une corrélation entre les pics de chaleur et l’augmentation des passages aux urgences pour troubles de l’humeur ou anxiété. On note même une hausse des suicides et des actes agressifs. Ce sont des effets peu connus, provoquant une aggravation de certaines pathologies et de troubles du comportement, et qui atteignent directement les fonctions psychiques des personnes impactées. Après des évènements extrêmes, certains développent un stress post-traumatique. La douleur est davantage psychique que physique.

Ensuite, il y a les effets indirects qui pèsent sur la santé mentale. On observe, une angoisse qui monte, plutôt liée à une peur pour l’avenir face aux "effondrements". Cette inquiétude, forte, qu’on appelle éco-anxiété, touche surtout la nouvelle génération. C’est intéressant car on parle souvent de l’impact du changement climatique pour les générations futures alors que les jeunes d’aujourd’hui se sentent déjà concernés et impactés. Une autre forme de troubles climatiques s’exprime avec la solastalgie, qui est plus proche de la dépression, on a le sentiment qu’on ne retrouvera jamais le monde d’avant. C’est comme un deuil écologique.

Comment se traduisent concrètement la solastalgie et l’eco-anxiété ?

Pour la solastalgie, il y a le sentiment qu’on ne puisse plus retrouver un endroit qu’on aime par exemple parce qu’il a été victime de sécheresse. C’est une douleur rétrospective. Les personnes qui disent souffrir d’écoanxiété rapportent des symptômes relevant du champ des troubles anxieux. Cela peut être des troubles alimentaires, des attaques de panique, des insomnies, des pensées obsessionnelles, de la frustration, de la colère… C’est un peu la "maladie des inquiétudes". Le point commun entre les personnes écoanxieuses est qu’elles ont du mal à se projeter dans l’avenir. Certaines personnes renoncent même à l’idée d’avoir un jour des enfants, c’est assez typique des personnes souffrant d’écoanxiété.

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