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Jean-Pierre Rumen

Vit à Bastelicaccia

 

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Cent minutes de débats pour huit minutes de film ce fut notre mâtinale du 10 décembre consacrée à la projection du film de Catherine Bernstein :

« Nue »

Nous avions vu précédemment d’elle « T4, un médecin sous le nazisme » et « Asylum ». Ces deux films avaient eux aussi un étroit rapport au corps, corps d’assassinés transformés en fumée et en suie pour l’un, corps parqués et étrangement ralentis pour l’autre.

 

L’émotion éprouvée pour « Nue » était bien différente, attendrissement amoureux pour certains, gène pour d’autre (des femmes). Gène éprouvée parce que c’est sa propre fille qui a filmé C.B. nue parlant avec émotion de son propre corps.

Cette gène nous rend service, elle est bien la preuve, s’il en fallait, qu’il s’agit de sexuel, et c’est en outre un appel à la répression de ce sexuel : la psychanalyse reste bien d’actualité…

 

C’est du sexuel parce ce qui fait lien entre une mère et sa fille c’est précisément du sexuel il n’est pas inutile de la rappeler ne serait-ce que par le mot père !

Bien sûr on s’emploie tant qu’on peut à le supprimer ce sexuel : procréation assistée, mère porteuse, chirurgie au bénéfice du genre, etc…

Notre reproduction est sexuée c’est radical. La reproduction des amibes n’est pas sexuelle c’est pour cela que l’amibe est immortelle. Ce que nous ne sommes pas mais que nous voudrions bien être, ce pourquoi nous faisons de très grands efforts pour se débarrasser du sexuel. 

Peut-on dire que notre enthousiasme pour l’homosexualité c’est de séparer le désir du sexuel? On a déjà bien séparé le sexuel de la reproduction, on calcule désormais le sexuel, on le fait sortir du réel, de ce qui vous tombe sur la gueule !

De ce point de vue la science est un outil de la perversion. 

Je pense qu’on va me dire qu’entre une fille et sa mère c’est pas sexuel, c’est de l’amour. Bien sur quand Lacan dit « il n’y pas de rapport sexuel », il complète : »qui puisse s’écrire comme tel » donc se calculer.

L’amour vient pour combler ce non-rapport, l’amour est au coeur de la perversion.

Je pense que les femmes sont plus attachées à éliminer le sexuel : ce sont elles qui lui payent le plus lourd tribut, à ce sexuel qui, entre autres, fait d’elles une vache. Ce pourquoi certaines ont difficilement supporté la vue de trois poils pubiens qui rappelaient trop ce sexuel. 

Ce pourquoi on éradique les poils du cul, à l’imitation des musulmans qui attendent la paradis d’Allah pour avoir droit au sexuel, si possible bien récuré, toujours vierge! 

Au risque de gèner j’évoquerai la clitoridectomie rituelle, la circoncision et la réduction chirurgicale moderne des petites lèvres jugées obscènes parce que pendantes. 

On a parlé aussi ce matin là des postiches mammaires en plastique : c’est du même ordre, l’industrie remplace le sexuel. 

On sait qu’après une telle intervention, la lactation est très compromise.

 

Mon attendrissement pour C.B. est l’autre face, avec la gène, de ce sexuel. 

« Que ne lui dis-tu » me souffle Pierre-Paul. 

Dieu me garde de la faire, j’y perdrais mon amour, car le moindre rapprochement rendrait incontournable la dimension du ratage et éclipserait cet objet. 

Après un rapprochement, impossible de continuer à croire qu’on peut mettre la main sur l’objet cause du désir que Lacan note « a ». objet qui cause pour moi le fantasme en se nouant à ma subjectivité.

C.B. sait bien que le regard de son mari la constitue en objet cause du désir enfin rassemblé pour constituer cette unité qui rassemble fesses, seins, cuisses, mais au prix de sa désubjectivation, par l’évanouissement de toute demande de sa part à elle, demande qui manifesterait son incomplétude.

Elle ne demande plus que ce regard unifiant, regard devenu pour elle cause de son désir, « a »

On comprend alors le rôle de la camera et du film une fois monté.

Voilà rassemblées quelques causes qui font que la  psychanalyse n’est toujours pas sympathique !

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