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Marc Antoine Campana

Sciences Po - IEP à Aix en Provence / M1 Sciences Politiques

Pudemu

   Union Européenne, union ?
 
 
"Il n'y a aucune contradiction à être à la fois résolument pro-européen et critique sur l'Union européenne. Au contraire. Aujourd’hui, cette Union européenne n’en est pas une : ce n’est qu’une confédération d’Etats-Nations fondée sur le principe de l’unanimité.

L'Europe est potentiellement la première puissance mondiale, mais seulement à condition d'être fédérale. Cette exigence de fédérer les compétences judiciaires, policières, militaires et diplomatiques des Etats à l'échelle de l'Europe appelle donc à régionaliser le reste des compétences des Etats européens. A court-terme, l'autonomie des régions, en application du principe de subsidiarité, apparaît en effet comme la forme institutionnelle d'organisation territoriale non seulement la plus adaptée à relever les défis économiques, sociaux et environnementaux de notre époque mais également la plus libérale qui soit dans la mesure où celle-ci renvoie à une vision minimale de l'État exclusivement recentré sur ses compétences régaliennes. Le souverainisme a trop longtemps été aux États européens ce que l'égoïsme est aux individus. L'Europe s'est au contraire constituée dans une logique d'interdépendance entre les membres qui la composent et qui ne conçoivent pas leur façon d'être au monde et d'envisager l'avenir autrement qu'ensemble, unis dans la diversité. A long-terme, il s'agit bien de contribuer non pas à la régionalisation des échelles de gouvernance dans le seul cadre des divisions administratives françaises mais bien de contribuer à la construction d'une Europe fédérale de régions autonomes au sein de laquelle chacune d’entre elles siègeraient en tant que telle par la voix de ses propres représentants. L’échec de l’Europe ne viendra pas de la mobilisation des eurosceptiques mais bien de l’absence de mobilisation des européens convaincus. Il faut donc opposer à ces populistes pessimistes des extrêmes un populisme optimiste situé au centre de l'échiquier politique, autrement dit un populisme démocrate plutôt que démagogue et qui ne prenne plus pour référent le peuple mais bien les peuples et leur aspiration à l’émancipation.

L’Ecosse, la Catalogne, la Corse, la Bretagne, le Tyrol, la Sardaigne ou encore le Pays Basque doivent être des territoires moteurs de ce mouvement d'émancipation des peuples si bien que partout en Europe où il n’existe pas de revendication régionaliste, il faut encourager, à l'intérieur comme aux frontières des Etats, les régions à se regrouper au sein d'entités politiques capables de se substituer aux Etats et aux Nations parfois même sur la base de structures de coopération transfrontalières déjà existantes en vue que les frontières ne deviennent plus que de simples limites administratives. En effet, c’est l’idée même de frontière qui appelle toujours à aller au front : rétrospectivement, quand on parle de nazis, de fascistes ou de collabos, ce sont ni plus ni moins d’allemands, d’italiens et de français dont il est question en vertu de frontières nationales héritées du XIXe siècle. Le fait que l’éventualité d’une guerre entre les différents états européens soit aujourd’hui inconcevable n'est pas un argument crédible en faveur de l'inutilité de l'Europe. C'est plutôt la preuve que le projet européen a atteint son objectif et qu’il fonctionne encore. Nous avons donc plus que jamais intérêt à placer nos velléités autonomistes ou indépendantistes dans le cadre du fédéralisme européen. La perspective de cette Europe fédérale de régions autonomes constitue une opportunité sans pareille pour les peuples européens de continuer à être ce qu'ils sont sans être ni absorbés par une superstructure étatique ni même isolés face aux superpuissances commerciales, militaires et démographiques qui composent notre économie mondialisée.

Il s'agit donc de promouvoir le modèle démocratique d'une Europe fédérale de régions autonomes fondée sur le principe de la double majorité de sa population globale et du nombre de régions qui serait une Europe des Peuples et non plus l'Europe de ces abstractions que l'on a appelé États ou Nations et dans lesquelles on a voulu fondre et confondre des territoires et des populations en dépit de leurs disparités politiques, économiques et sociales, sans jamais tenir compte de leurs spécificités linguistiques, traditionnelles et historiques."

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