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Emmanuel Macron et Joe Biden ont admis que le conflit commercial opposant leurs deux pays "aurait pu être évité".

 

 

Un orage dans un verre d'eau, c'est cela, ou que cela ? Certains nous expliquaient la réaction qu'aurait eu le Général De gaulle ou Jacques Chirac. Bon c'est un peu facile de faire parler les morts. Mais nous sommes un chihuahua à côté d'un mastiff. 

Que pouvons-nous faire ?
Les Anglais se moquent de nous, certes. Mais que craignent les anglo-saxons ? C'est peut-être notre politique étrangère. Elle a toujours été très fine et présente partout dans le monde. Actuellement les crispations entre le Maroc et l'Algérie nous incitent à prendre une part active dans ce conflit.

Et l'Asie ?

La France n'est pas assez présente alors qu'elle garde en Indochine une bonne image. Quant à la Chine elle est face à une barrière japonaise que les Américains ont dressé, c'est intéressant pour la France...

Nous avons des cartes géostratégiques à jouer, mais il faut se donner des moyens.

Les américains pensent que tout s'achètent. En France, nous savons que non et de toute façon nous n'avons pas cet argent. L'amitié et la confiance sont des valeurs non marchandes et appréciées, il faut en être digne. La France n'est pas un petit pays, il est mal organisé, ça oui... et on peut s'en rendre compte très vite lors de tenues de réunions nationales. Il est empêtré dans une administration qui fonctionne comme un poulet sans tête.

Notre pays doit aussi et "en même temps" travailler sur ses rapports européens.

Y arriverons-nous ?

Aurons-nous cette solidarité nationale qui doit en être la voûte ? Michel Barnier qui la gaussait à Bruxelles en est un bon exemple, lui qui est, comme d'autres, dans son parti un instigateur de sa défaite présidentielle annoncée... Cette élection est le thermomètre de la gabegie française.

Alesia !

Jean 

Décryptage avec Christian Lequesne, chercheur spécialisé en diplomatie publique. 

Article rédigé par

Pierre-Louis Caron  France Télévisions   Publié le 23/09/2021

"Joe Biden et Emmanuel Macron au sommet du G7 à Carbis Bay (Cornouailles, Royaume-Uni), le 13 juin 2021. (DOUG MILLS / AFP)

Après les passes d'armes, l'apaisement. Les présidents français et américain, Emmanuel Macron et Joe Biden, ont publié un communiqué conjoint après leur entretien téléphonique, mercredi 22 septembre, qui portait sur la rupture du "contrat du siècle" des sous-marins australiens. Un texte pour le moins flou, qui admet que ces tensions auraient pu être évitées, sans vraiment constituer un mea culpa de la part du dirigeant américain, qui a torpillé cette vente à 56 milliards d'euros. Pour y voir plus clair, Franceinfo a épluché ce communiqué avec Christian Lequesne, professeur à Sciences Po Paris et spécialiste de la diplomatie publique.

Franceinfo : comment interpréter cette déclaration commune, qui cherche à éteindre l'incendie sans mentionner d'éventuels torts de la part des Etats-Unis ?

Christian Lequesne : Clairement, dans la mise en forme et le ton, c'est la France qui demande aux Etats-Unis de reconnaître qu'ils n'ont pas été corrects sur le plan de l'information. C'est un texte voulu et rédigé en grande partie par la France ! Notez que dans le premier paragraphe, on précise que l'entretien téléphonique a eu lieu "à la demande de (Joe Biden)". Ça, on ne le met pas d'habitude ! 

Faut-il y voir une façon pour Joe Biden de s'excuser ? 

Ce ne sont pas des excuses à proprement parler, mais une manière de normaliser une crise, une grosse colère de la part d'un partenaire. On reconnaît qu'on n'a pas respecté les formes avec ce partenaire, mais attention, ça ne veut pas dire qu'il y a un alignement des intérêts. Cela signifie que l'on veut pouvoir se remettre à discuter normalement.

Ce message ne change rien aux positions et aux intérêts de Joe Biden. Il y a bien sûr eu des débats côté américain, des reproches au sein même de son parti, l'accusant de ne pas ménager l'allié français. Mais la crise des sous-marins australiens n'a vraiment pas la même résonance chez eux.

Un tel communiqué suffit-il pour laver l'affront commercial et diplomatique dont la France se dit victime ?

Ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas continuer à charger les Américains, il faut arrêter de bouder, si je puis dire. C'est un gros allié, tant pour ses ressources militaires que pour ses capacités de renseignements. Dans le temps long, on note toutefois l'interêt de la France à se faire respecter au sein du camp occidental, sans passer pour un partenaire mineur des Etats-Unis. Une attitude qui remonte au moins à la présidence du général de Gaulle.

Sauf que désormais, on se donne une envergure, on persiste dans une diplomatie avec des ambitions universelles, mais avec des ressources qui ne sont pas celles des très grandes puissances que sont la Chine ou les Etats-Unis. C'est un vieux problème français.

Est-ce que les engagements pris par les deux pays dans ce communiqué laissent présager une coopération apaisée ?

Il n'y a qu'une seule échéance mentionnée dans ce texte : la fin du mois d'octobre. Il y aura donc une rencontre, et un mois, ça laisse le temps de tourner la page. Mais il ne faut pas oublier que vous avez, dans cette affaire, l'aspect de la politique intérieure qui intervient. En France, on le disait, se faire respecter des Etats-Unis est un point important, surtout pour un président comme Emmanuel Macron qui entre en campagne électorale.

Ce texte est donc aussi un message à l'audience domestique. Regardez la théâtralisation des échanges, la grosse colère du ministre des Afffaires étrangères, Jean-Yves le Drian, qui est plutôt un ministre discret d'habitude. Avec ce communiqué, la France ne perd pas la face, et vous avez même un cadeau : en pied de page, les Etats-Unis évoquent les opérations antiterroristes au Sahel, là où la France mène justement l'offensive. Dans la perspective de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, qui débutera en janvier 2022, cette mention renforce d'autant le rôle de leader de la France en Europe. Nous avons eu ce que nous voulions.

Vos recherches portent sur la puissance des Etats à travers l'image. Que vous inspire cette crise des sous-marins, en termes d'image mondiale tant pour les Etats-Unis que pour la France ?

L'attitude des Etats-Unis a été clairement discourtoise. C'est une grande erreur d'analyse dans la manière de traiter ses alliés. Mais au-delà de ça, ce que nous vivons avec cette crise marque surtout la confirmation d'une stratégie militaire américaine à l'égard d'un autre pays, la Chine, qui dépasse totalement l'aspect du matériel français. Pour les Américains, c'est l'idée qu'on ne peut pas laisser les Chinois faire n'importe quoi dans la zone indo-pacifique – comme des provocations à l'égard de Taïwan par exemple – en prenant donc l'Australie comme tête de pont.

Ce qui me frappe pour l'image de la France, c'est que Paris ait découvert aussi tardivement cet accord entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie. Plusieurs signaux pouvaient laisser penser que le contrat entre la France et l'Australie serait rediscuté. Au dernier G7, une réunion bilatérale avait justement eu lieu entre Joe Biden et Boris Johnson. On aurait dû s'y intéresser. Où étaient nos services de renseignement ? Si cela a véritablement été une surprise, j'en suis alors très étonné."

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