top of page
Les oursins, pas facile de les élever...

 

Oursins dans l’île de Ré : pourquoi Yvan Le Gall jette l’éponge ?

A La Une L' Essentiel   Yvan Le Gall jette l'éponge après dix ans d'activité. © Crédit photo : XAVIER LEOTY

Par SudOuest.fr La Rochelle avec Philippe Baroux   S'ABONNER

    

Il est l’un des rares éleveurs au monde à maîtriser totalement l’élevage des oursins. Mais après dix ans

d’activité, il jette l’éponge. Explications.

À la fin de cette année, Yvan et Fabienne Le Gall fermeront définitivement les portes de l’Oursine de Ré. La belle aventure de production d’oursins violets engagée il y a dix ans à La Flotte prend fin. Il était l’un des rares éleveurs au monde à maîtriser totalement l’élevage de ces châtaignes de mer. Explications. 

  • Un héritage familial

L’Oursine de Ré, entreprise créée en 2006 dans l’île de Ré par Yvan et Fabienne Le Gall, est une entreprise d’aquaculture reposant sur un héritage familial. 

Yvan Le Gall maîtrise la reproduction des oursins de bout en bout.  © Crédit photo : XAVIER LEOTY

Le père d’Yvan Le Gall, Pierre, était enseignant-chercheur en biologie marine à l’université de Caen. Précurseur dans le développement de l’élevage d’oursins en France, il est parvenu à trouver une technique infaillible pour la reproduction de ces châtaignes de mer au début des années 80.

Cette technique est, encore à l’heure actuelle, unique en France. Personne, pas même l’Institut océanographique Paul-Ricard n’est parvenu à maîtriser le processus de bout en bout, de la pondaison à l’âge adulte du petit animal.

  • Une entreprise viable, mais…

"Financièrement, l’entreprise est viable. Mais depuis dix ans, nous ne parvenons pas à dégager assez de bénéfices pour recruter une personne", explique Fabienne Le Gall. Conséquence : le couple s’épuise dans une gymnastique de chaque instant entre les salons pour la promotion du produit et une veille active à l’élevage. 

Le moindre incident technique peut prendre des proportions dramatiques, aussi la vigilance est-elle permanente. Qu’une pompe tombe en panne sur le système d’alimentation hydraulique par exemple, et une heure plus tard, la mortalité des oursins devient exponentielle. 

  • Des débouchés intéressants, mais…

L’Oursine produisait six tonnes d’oursins annuellement. Les débouchés étaient variés, mais insuffisants pour un projet d’extension. La vente directe sur les salons est une opportunité qui était travaillée, mais creuser ce sillon accentuait la difficulté d’être à la production et au commerce. Il y avait aussi le marché des épiceries fines, pour les conserves. Une toute petite part d’activité était également représentée par les restaurants gastronomiques qui travaillent l’oursin vivant. 

Enfin, certains de ces oursins étaient vendus aux universités, CNRS et centres de recherches utilisent les hérissons de mer pour faire avancer le travail sur la division cellulaire, et donc sur les traitements anticancéreux. Des entreprises comme l’Oréal ont aussi fait appel aux oursins d’Yvan Le Gall pour déterminer la qualité de certains milieux naturels (les oursins sont des bio-indicateurs, ils permettent de déterminer le taux de pollution). *

  • Une offre de reprise liée à l’ostréiculture

Déjà, la production a ralenti et Yvan Le Gall écoulera avant la fin de l’année le reste des échinodermes vivants, mais aussi des ormeaux, ce second pan d’activité dans lequel l’entreprise a tenté une diversification. Les conserves à base d’oursins seront aussi écoulées. 

"Nous avons reçu plusieurs propositions de reprises, dont une sérieuse", annonce Fabienne Le Gall. Une reprise qui serait liée à la production ostréicole.

le-Gall.jpg
bottom of page