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Julia de Funès : « Notre société a remplacé la vie bonne
par la vie saine »

FIGAROVOX/TRIBUNE -

La pandémie illustre l’inflation du discours médical et des injonctions hygiénistes dans nos vies, estime la philosophe Julia de Funès.

Cette recherche du salut par la santé découle selon elle d’un individualisme croissant et compense le vide laissé par le

désenchantement politique propre à notre époque.

Par Julia de Funès

Julia de Funès est philosophe.
Elle a récemment publié Le développement (imp)personnel: le succès d’une imposture (Éditions de l’observatoire,

2019). Le temps de la décence, où parler des problématiques de santé relevait du discourtois, semble définitive-

ment révolu.

Nous adorons la santé. La thématique médicale de certaines séries passionne le public, l’omniprésence des

médecins à longueur d’écran rassure, l’information continue sur les risques sanitaires sécurise, les préoccupations

hygiénistes (manger 5 fruits et légumespar jour, ne pas fumer, ne pas boire) nous guident, les contrôles médicaux réguliers malgré le silence des organes s’imposent. La santé tient lieu de morale puisque la vie bonne équivaut à la vie saine. Ces mœurs devenues au fil des ans habituelles attestent de l’inflation du médical dans nos vies. L’ampleur de la pandémie sur nos vies et notre pays ne fait que renforcer son hégémonie. Aussi la santé tient lieu de morale puisque la vie bonne équivaut à la vie saine.

La santé tient lieu de défense puisque l’épidémie est comparée à une guerre. La santé tient lieu de civisme puisque les gestes barrières commandent nos comportements sociaux. La santé tient lieu de politique, puisque les politiques s’en remettent aux conseils scientifiques. Ces domaines deviennent si étroitement mêlés que leurs travers finissent par se ressembler. Les querelles de blouses blanches remplacent les scandales des costumes au black. De Trump hier à Raoult aujourd’hui, la capillarité conserve une importance semble-t-il majeure sur la légitimité de l’homme, qu’on n’hésite pas à qualifier de gourou, de druide, de fou, parce que le tif est long et la démarche courte. Les luttes sont partisanes comme en politique: les conservateurs du médicalement correct d’un côté, adeptes des procédures établies et d’une déontologie jugée irréprochable, face aux frondeurs qui refusent de faire des procédures le sommet des priorités au détriment de ce qu’ils jugent être le sens de la fonction de soignant (guérir sinon soulager).

Comme en politique, des alliances se créent, des listes se dessinent, des intellectuels, des artistes, des maires de grande ville se rallient. Des journalistes font passer leur velléité subjective de sabotage pour du décodage objectif. Des scientifiques hier encore starisés mais aujourd’hui détrônés par le nouvel outsider, font passer leur aigreur pour de la rigueur. En attendant que le verdict de l’expérience tranche entre adhésion ou contestation, chaque citoyen pourra, comme en politique, voter pour ou contre l’application Stop Covid. Une fois les ajustements éthiques et surtout techniques de l’application réglés, nous aurons à arbitrer entre liberté et traçabilité. Mais un vote portant sur deux conditions de vie fondamentales (liberté et santé) n’est pas un vote mais un chantage. Libre mais potentiellement contaminable, ou sain mais tracé ? Telle est la question liberticide de ce faux choix.

La chute progressive des idéaux politiques fait que l’individu devient son propre horizon.

Serait-ce parce qu’elle est malade ou en mal d’idéal politique plus vaste que la santé devient la finalité ultime de notre société ? La chute progressive des idéaux politiques fait que l’individu devient son propre horizon. N’ayant plus l’espoir qu’une autorité augmente nos existences de manière significative, nous voilà convaincus que, ce qui compte, c’est de prendre soin de soi : se nourrir convenablement, prendre des leçons de ballet ou de danse du ventre, s’immerger dans les sagesses de l’Orient. Ces activités promues au rang de plan d’action et enrubannés dans la rhétorique du bien-être et de la vie saine traduisent l’éloignement de tout idéal autre que soi-même. Ce processus global d’individuation substitue la dimension thérapeutique à la dimension politique. Le salut devient la santé. Les valeurs sociales se voient supplantées par des finalités individualistes et le désenchantement politique compensé par des promesses de sécurité physique.

Derrière les questions de santé, ce n’est pas seulement des corps qu’il est question, mais bien des mentalités.

L’épidémie n’aura pas seulement divisé en trois zones de couleurs la carte de France, elle aura scindé notre pays en deux mentalités antagonistes: d’un côté ceux qui font de l’individu et de sa santé la mesure de toute chose, de l’autre ceux qui font de la santé un moyen au service de finalités supérieures. D’un côté ceux qui se battent pour l’ordre établi et les organisations consacrées, de l’autre ceux qui osent et risquent l’efficacité. Derrière les questions de santé, ce n’est pas seulement des corps qu’il est question, mais bien des mentalités.

Il nous a paru intéressant de discuter de cet article paru dans FigaroVox (rédigé par une bande de "vieux" penseurs...( Julia, elle, fille de... petite fille de... et philosophe, tiens c'est drôle, encore un-e philosophe... 

Au sens antique, est « philosophe » la personne qui cherche la vérité et cultive la sagesse, comme Socrate et Platon, Épicure et Lucrèce, Épictète et Sénèque.

Au sens moderne, un philosophe est un intellectuel qui a contribué dans une ou plusieurs branches de la philosophie, de l'éthique, de la logique, de la métaphysique, de la théorie sociale et de la philosophie politique.

"Contribué"... oui, bon, on leur confie le rôle d'oracle dans des émissions télévisuelles bien souvent, car ils pensent et ils doivent penser juste ou bien satisfaire la personne qui les invite et qui peut s'enorgueillir de posséder une sorte de quitus intellectuel pour son émission... 

Bon, ici ce n'est pas tout à fait le cas, il est question d'un article de quelques lignes... je vous ai mis en gras des passages pour les fainéants et vous montrer en creux, le creux du propos. Oui car que dit-elle cette charmante philosophe de très concret une sorte de lien capillaire entre Trump et Raoult qui explique le reste ?

Le fait que le français, en perte d'idéaux, est attaché à sa santé au point de ne rien comprendre ? Des journalistes niais ? 

Tout cela est bien étrange... En tout cas c'est une philosophe qui le dit, alors ce doit être vrai et en tout cas sensé ?

Si le sujet de la dissertation est : "Notre société a remplacé la vie bonne par la vie saine", je mettrai à peine 9/20 à ce travail... mais quand je lis ce que ses collègues écrivent alors je lui mets 10/20 

Oui il est pathétique de lire de telles inepties en si peu de lignes, je vous aimais bien Julia, j'ai même eu l'insigne honneur de déjeuner en compagnie de Louis, à Paris il y a bien longtemps. Quel homme admirable et sincère ! Bien loin de ce que l'on peut voir de ses films. C'est dommage que l'on n'en parle pas dans son quotidien, son intimité, celle qui se sent et ressent dans la compagnie que l'on a avec l'autre... 

Pour en revenir à cette pensée sociétale, oui il est question de mentalités, ce celles et ceux de notre environnement proche. Quelles sont-elles ces mentalités ? De mon côté je ne saurais le dire...

De plus je n'aime pas les anthropologues et leur suffisance, en fait c'est la suffisance que je n'aime pas. C'est pour cela, a contrario, que j'aime les philosophes dits "antiques"... 

Laura Geneppi

P"a"nseuse... 

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