MEDIA CORSICA
Comme PPDA, Drucker n'a pas écrit son livre
La Corse a été anglaise deux ans, bon ce n'est pas pour autant que nous sommes tombés en amour avec nos amis Anglais. Ceux-ci n'hésitent pas quand ils passent devant le "diamant" rocher qui se trouve en Martinique à tirer au canon et faire un levé des couleurs, pour eux ils passent devant un bout de la perfide Albion (« Perfide Albion » est une expression péjorative utilisée dans le contexte des relations internationales pour désigner l'Angleterre et, par extension, la Grande-Bretagne et le Royaume-Uni, en faisant référence à Albion, son ancien nom. Elle fait référence à des actes présumés de manoeuvres diplomatiques, de duplicité, de traîtrise et donc d'infidélité (vis-à-vis de promesses ou d'alliances apparentes formées avec d'autres états-nations) par des monarques ou des gouvernements du Royaume-Uni (ou de l'Angleterre avant 1707) dans leur quête de soi-intérêt.
Dans le quotidien Le Monde1, Marc Roche, correspondant à Londres, mentionne l'usage de cette expression par Bossuet au XVIIe siècle.
Beaucoup plus tard, l'expression figure dans un poème écrit en 1793 par Augustin Louis de Ximénès2. Elle a surtout été popularisée en France à la fin du XIXe siècle par sa reprise à tout propos dans La Famille Fenouillard de Christophe).
La Corse tout entière anglaise
Corse le 21 août 1794
La citadelle de Calvi, la dernière ville encore française, est tombée aux mains des Anglais. Désormais, la République n'a plus aucune autorité sur l'île. Il est vrai que le combat était pas trop inégal. Assaillie sur mer par l'artillerie du capitaine Nelson et harcelée sur terre par les nationalistes corses de Pascal Paoli, la garnison n'a sans doute pas démérité de la patrie. La chute de Saint-Florent en février dernier et la reddition de Bastia trois mois plus tard n'avaient guère laissé d'espoir aux républicains. Après six mois de combats, la Corse est donc aux mains des Paolistes, c'est-à-dire anglaise de fait. Une " Assemblée constituante", réunie en juin à l'initiative de Paoli, avait confirmé la rupture définitive avec la France, et offet la couronne à George III d'Angleterre. Londres assurait ainsi d'avantage sa maitrise sur les mers, la flotte française de la Méditerranée ayant été brûlée par les Anglais à Toulon. Quant à Pascal Paoli, il a invoqué son âge et ses infirmités pour refuser la vice-royauté que lui proposait lord Gilbert Elliot, l'émissaire anglais.
Le Royaume de Corse, ou plus communément royaume anglo-corse, est un État dont l'indépendance vis-à-vis de la France fut déclarée le 17 juin 1794. Il exerça sa souveraineté sur l'île de Corse jusqu'en 1796, date de sa reconquête par l'armée française.
Pasquale Paoli, chassé de Corse après la bataille de Ponte-Novo en 1769, où son armée est défaite par les troupes françaises, est appelé par les révolutionnaires en 1789. À son arrivée à Paris, on ne tarit pas d'éloges sur cet homme éclairé, précurseur des Lumières et dont l'influence fut grande, jusqu'au États-Unis, où il inspira la déclaration d'indépendance américaine. Mais rapidement, choqué par les exactions de la Terreur, Paoli préfère retourner auprès des Anglais, où il trouve un appui pour créer un nouveau royaume anglo-corse.
Cette tentative d'indépendance des Corses constitue la troisième et dernière en date de l'histoire de l'île, après celles de 1735 et 1755.