MEDIA CORSICA
Présidentielle : la tristesse et la détermination des militants écolos
Je lisais cet article de mes amis de Reporterre et je me disais, non on a gagné car tout le monde parle d'écologie. Bien sûr avec des termes et un enthousiasme différent, mais tous les partis ont mis une dose d'écologie dans leurs programmes. Certes il nous reste à devenir plus inventifs, plus prégnants sur l'action. Je suis un "vieux" militant, et ce qui me surprend c'est le manque de connaissance des jeunes quand il s'agit de l'univers politique.
A l'époque comme disent les vieux, dont je fais partie, nous allions du temps d'ATTAC, parler aux jeunes dans les écoles, les collèges, les lycées et un peu en université. Il nous faut recommencer ce processus à la façon de Bakounine, oh, un peu de Russie...
L'écologie est transversale, comment pourrait-elle être associé" pleinement à un seul parti ?
Il faut se réjouir de cela et devenir des spécialistes. Je crois à l'action régionale, car les enjeux sont si différents d'un lieu à un autre pour une politique globale.
L'écologie c'est adapter un discours à une faisabilité, à des réalisations, à un vivre ensemble. C'est créer du lien entre les citoyens pour mieux vivre ensemble. Ce n'est pas refuser les dimensions régaliennes de l'Etat, au contraire, c'est être présent.e.s dans chacune des décisions et se demander est-ce bien, est-ce bon pour ceux qui m'entourent.
La pensée écologique doit infuser dans toutes les stratégies, elle doit se faire pour et avec les citoyens, grâce à des spécialistes, qui savent nous expliquer ce qui sera le mieux pour les générations à venir...
Des larmes à l’envie de s’engager plus encore. À La Base, haut lieu de la mobilisation citoyenne pour la justice climatique et sociale, l’annonce du second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a secoué les militants présents pour l’alter-soirée électorale organisée par Reporterre.
Parfois, les formules les plus simples sont aussi les plus justes. Adossée à même le sol contre la devanture de La Base, QG de la mobilisation citoyenne pour la justice climatique et sociale (Paris Xe), et où Reporterre a organisé une Alter soirée électorale Julie, en larmes, résume bien le sentiment de toutes les personnes qui sont venues : « Au secours ! »
Il est un peu plus de 20 heures dimanche 10 avril, et les résultats du premier tour de l’élection présidentielle viennent d’être dévoilés : le président sortant, Emmanuel Macron (La République en marche, LREM, 27,60 %), et Marine Le Pen (Rassemblement national, RN, 23,41 %) sont qualifiés au second tour, Jean-Luc Mélenchon arrivant en troisième position (La France insoumise, LFI, 21,95 %). « On a perdu l’occasion de changer les choses. C’est terrible », dit l’infirmière de 27 ans, qui a voté pour le leader de l’Union populaire.
À l’intérieur des lieux, largement acquis à l’Insoumis pour ce scrutin, les visages sont fermés. Plusieurs personnes se prennent longuement dans les bras, d’autres se dirigent fébrilement vers le bar — « On va vraiment avoir besoin de boire un coup », dit un jeune homme, de toute évidence au bout du rouleau. La gueule de bois s’annonce énorme : comme l’a rappelé le directeur de Greenpeace, Jean-François Julliard, au micro de Reporterre, le quinquennat de Macron a été celui de la montée des inégalités sociales et de la « trahison écologique ». Sans parler du programme de Le Pen, qui, outre son contenu xénophobe et autoritariste, a été jugé déplorable — inexistant — par les associations écolos.
« Maintenant, Mélenchon incarne l’écologie. Que vont devenir Jadot et les Verts ? »
La troisième place de Mélenchon, dont la candidature suscitait beaucoup d’espoir au regard de sa dynamique électorale de ces derniers jours, laisse un goût amer aux nombreuses personnes s’étant déplacées à La Base. Une jeune femme regrette ainsi que la gauche ne se soit pas rangée derrière un candidat unique — ce que dit également Alain Coulombel, porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), estimant que son parti a manqué de « clairvoyance » en ne s’alliant pas à LFI — ; une autre déplore les votes en faveur de Jadot (4,49 %) ou encore de Roussel (2,33 %) alors que Mélenchon disposait du fameux « trou de souris ». Tout le monde est en tout cas dépité par le faible pourcentage consacré aux questions écologique et climatique dans les médias durant cette campagne, qui a été phagocytée par les thématiques de droite et d’extrême droite. « Là, on est entre nous, ensemble, mais comment va-t-on faire une fois seuls chez nous ce soir ? C’est trop violent ce qui se passe », dit Joëlle, 60 ans, qui a voté pour le candidat insoumis. Elle est engagée auprès des Amis de la Terre, et les résultats de ce soir lui posent de nombreuses questions, et notamment celle de l’avenir d’EELV : « Maintenant, c’est Mélenchon qui incarne l’écologie. Que vont devenir Jadot et les Verts ? »
Interrogation : que faire au second tour, étant bien sûr entendu que l’option Le Pen est exclue ? Si certains assurent avec force qu’ils voteront Macron pour contrer le RN et éviter que « tous les racistes du pays ne se déchaînent », d’autres, mettant en avant la responsabilité de l’actuel chef de l’État dans la montée de l’extrême droite ainsi que son piètre bilan social et écologique, disent hésiter à voter pour lui ou vouloir s’abstenir ou voter blanc. Tous et toutes s’accordent en revanche globalement sur deux points :
1. ne rien lâcher pour les élections législatives, les 12 et 19 juin prochain, de façon à instaurer un contre-pouvoir au Parlement ;
2. leur désir — ou besoin — décuplé de s’engager davantage encore pour la justice sociale et climatique.
« Ça me donne envie de participer à encore plus de mobilisations, de faire des choses au niveau local. De convaincre tous mes potes de faire de même, aussi », dit une militante d’Alternatiba. Aloha, qui participe avec Extinction Rebellion à l’organisation d’une action à Paris, le 16 avril, abonde : « On a la hargne. »
Invitée à l’un des débats radio de Reporterre, la militante pour le climat Claire Lejeune, membre du parlement de l’Union populaire, se veut également combative malgré la déception : « Les luttes, il va falloir les mener dans les urnes, notamment aux législatives, mais aussi dans la rue. Il faut garder espoir, et solidifier le résultat de ce soir pour faire face au quinquennat qui arrive. Je vois beaucoup de gaieté dans nos mouvements. » De la tendresse, aussi : devant La Base, plusieurs amis se font un dernier câlin pour la route. À tour de rôle, tous répètent ce mot avant de rentrer chez eux : « Force ! »
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