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Emmanuel Fournier

 

 

Nous avons la très grande tristesse de vous annoncer la disparition brutale d’Emmanuel Fournier, dont nous publiions les ouvrages depuis presque trente ans. Le manuscrit de Croire devoir penser nous était parvenu par la poste en 1994, et sa publication en 1996 inaugurait une longue histoire d’amitié et de livres, dont le dernier – « ça sera le dernier sur l’infinitif, je vous promets ! » – a paru en octobre 2021. 

Être à être, précédé de la Lettre aux inexistants, qui parachevait un cycle sur le verbe à l’infinitif, massif rocheux de notre langage, travaillé à la pioche, puis au scalpel, puis au pinceau, comme dans les grands chantiers d’archéologie, et d'où sortirent également L’infinitif des pensées (2000), les quatre livres de Philosophie infinitive (2014) repris en un seul volume poche en 2018, mais aussi d’autres ouvrages chez l’ami Eric Pesty, dont le récent Tractatus infinitivo-poeticus (2021). 

 

Celles et ceux qui se sont aventurés dans les pages d’Emmanuel Fournier savent le vertige qu’elles procurent, qui nous oblige à prendre et reprendre le temps, aller lentement, revenir sur chaque mot, repenser les sens et doubles et triples sens du langage, quand il s’allège du poids des pronoms personnels et que ne reste plus que l’acte, le faire de la vie qui nous ramène à l’essentiel. 

 

Et cet essentiel, chez Fournier, prenait des airs sérieux, puis malicieux, puis complexes et compliqués, puis drôles, puis des airs-de-ne-pas-y-toucher sur un chemin d’une toujours plus grande liberté, d’une plus grande infinité où, enfin, la poésie rencontre la pensée, simplement, comme dans l’énigmatique jeu d’ombres de « Bonjour monsieur Courbet ».

Dans Insouciances du cerveau que nous avions publié en 2018, Fournier s’en prenait à « la ‘matière cérébrale’ promue au rang d’ordonnatrice despotique de nos vies et de nos espérances ». Maudite cervelle, qu’il a creusée pourtant dans deux livres, et qui a eu l'indécence de l'emporter, de ne pas le laisser parmi nous, parmi celles et ceux qui l’appréciaient et qui l’aimaient !

Toutes nos pensées vont à sa famille, Cécile, Simon, Gabriel, et nous nous emploierons, du mieux que nous pourrons, à continuer de faire connaître son œuvre.

Une cérémonie a eu lieu le jeudi 7 avril à 14h30 en l’église St Paul St Louis, 99 rue Saint-Antoine, Paris 4e.

 

 

Quelques liens : 

le site d’Emmanuel Fournier : avec l’étonnante page des homonymes.

La page qui lui est consacrée sur le site de l’éclat .

La page qui lui est consacrée sur le site des éditions Eric Pesty.

Le texte de sa dernière intervention à la librairie Tschann en octobre, à l’occasion de la parution de être à être et du Tractatus infinitivo-poeticus

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