MEDIA CORSICA
Vivre ensemble...
"C'est l'histoire mouvementée d'une famille recomposée qui se retrouve aujourd'hui sur la place publique. Elle concerne l'enfant que Séverine Servat, qui est aujourd'hui l'épouse du président de l'Assemblée nationale François de Rugy, a eu avec Jérôme Guedj, l'ex-député socialiste très médiatique de l'Essonne. Ce dernier est désormais en couple avec la romancière Emilie Frèche. Et c'est par celle-ci que le scandale arrive. Le 22 août prochain, l'auteure sort en effet son prochain livre : Vivre ensemble (Stock). Une chronique acerbe et sans illusions, à en croire les chroniqueurs littéraires qui en ont lu les épreuves, du modèle de la famille recomposée. Et, en guise d'exemple, Emilie Frèche s'est inspirée de la sienne.
Dans Vivre ensemble, Emilie Frèche décrit donc la relation entre un fils, âgé de 10 ans, et ses parents, séparés et chacun remariés de leur côté. La romancière met ainsi en scène la relation très difficile entre l'enfant et sa mère, avec, entre autres, une menace de mort. Cette dernière y est notamment de "folle", de "cinglée" ou encore de "pute".
Pourquoi Séverine Servat a réagi ainsi ?
Si Emilie Frèche a changé tous les noms, les prénoms ou encore les métiers des protagonistes, Séverine Servat, aujourd'hui journaliste dans le magazine people Gala, assure s'être reconnue dans les descriptions faites par la romancière. Dans une interview donnée à L'Express mercredi, elle révèle avoir saisi la justice, réussissant à imposer à l'éditeur Stock un encart dans les pages mêmes du livre. Dans cette sorte de droit de réponse, l'épouse de François de Rugy y accuse Emilie Frèche d'atteinte à la vie privée.
"Aujourd'hui je ne peux pas oublier que mon fils est dépeint dans ce livre comme un monstre. On envisage sa mort à la fin, explique Séverine Servat dans L'Express. Mon devoir était de m'opposer à ce récit nauséabond, qui a gravement instrumentalisé notre intimité. Que pensera [mon fils] plus tard, quand il finira forcément par apprendre l'existence de ce roman, si je n'avais pas réagi?" François de Rugy a attesté dans un courrier, en tant que témoin et à titre privé, avoir lui aussi reconnu sa femme dans l'ouvrage d'Emilie Frèche. Un soutien qui n'a toutefois pas été rendu public.
Dans un premier temps, les parties ont tenté la conciliation et, sous la houlette des éditions Stock, Emilie Frèche et Séverine Servat ont publié un communiqué commun. Dans ce dernier, la romancière "conteste des atteintes [à la vie privée] et affirme que Séverine Servat de Rugy et son enfant n'était pas le sujet de son roman". "Cependant, elle admet, comme tout écrivain, avoir puisé une partie de son inspiration dans son vécu, notamment familial", ajoute le texte qui confirme la publication de l'encart "dans un souci d'apaisement et dans l'intérêt de l'enfant". Le communiqué indique enfin que Séverine Servat a renoncé à son projet initial d'interdire le livre, mais "se réserve le droit d'engager des poursuites judiciaires et de demander des dommages intérêts".
Jérôme Guedj contre-attaque.
Mais, après l'interview de Séverine Servat à L'Express, c'est Jérôme Guedj qui est sorti de son silence… et a ravivé les tensions. L'ancien député, dans une entretien publié mercredi soir sur le site du Point, assure que l'histoire de Vivre ensemble"n'a rien à voir avec la vie que Séverine et [lui ont] menée ni avec [leur fils] Joseph". "Voir Joseph dans Salomon, comme le fait sa mère, est abusif et insupportable, s'emporte l'ex-parlementaire. Et plus encore de l'étaler d'une manière aussi indécente."
Jérôme Guedj décrit ensuite sa relation conflictuelle avec son ex-femme : "Depuis des années, nous entretenons une relation chaotique qui s'est considérablement dégradée lorsque Séverine a appris que je partageais la vie d'Émilie. Elle m'a dès lors envoyé des centaines de textos d'insultes et d'outrages à l'encontre de ma nouvelle compagne." Et de dévoiler ce qui est, peut-être, le nœud de cette affaire privée : un juge est sur le point de valider la garde alternée de l'enfant, qui pourrait ainsi vivre autant chez son père qu'avec sa mère.
L'ex-figure du PS va même plus loin en amenant l'affaire sur un plan politique :
"Le président de l'Assemblée nationale, qui a longuement témoigné dans le dossier d'assignation, demande l'interdiction d'un livre. Il faut prendre la mesure de ce que cela signifie!
C'est hallucinant!" François de Rugy n'a toutefois fait aucune déclaration publique en ce sens. A en croire L'Express, Emilie Frèche, silencieuse, jusqu'à maintenant, doit donner une interview à L'Obs prochainement."