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Docteur Edmond Simeoni

 

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             Militant de la Corse

 

 

Ses articles :

Un nouveau MEDIA

Corse : la résilience en marche

Corse : 4 statuts de couche culotte

Corsica : les bourgeons de vie 

Pascal Paoli

Clanisme….décadence… résilience

 

La jeunesse entend fréquemment parler, dans le domaine public,  de clanisme mais elle ne  connait pas le système, sa genèse, son évolution, ses méfaits et plus encore son incompatibilité totale avec la démocratie ; qui a subi en Corse mille avanies séculaires,  ruinant ainsi notre Pays et qu’il faut absolument rénover, imposer pour accéder, non seulement à la liberté mais pour bâtir une vie collective normale.

Le clanisme est un regroupement d’hommes et de femmes, à l’échelle d’un Pays, d’un peuple, d’une société qui mutualisent, par leur solidarité organisée, la défense, la sécurité, la préservation des intérêts du groupe ; mais il agit nécessairement en binôme car il lui faut, le soutien de la caste de protecteurs puissants pour contenir les appétits adverses, dissuader ou combattre les agressions.

On comprend alors que cette adaptation à des conditions, politiques, économiques et sociales déterminées se retrouve à toutes les périodes  de la création et du développement des sociétés, sous toutes les latitudes et à toutes les époques. La Méditerranée est riche de clanismes parce que sans doute, la vie rurale, les liens de proximité, de parenté, dans les groupes sont patents ;  les difficultés économiques, les agressions extérieures rendent son existence quasi automatique parce que nécessaire pour survivre ou tout simplement pour vivre normalement ; le clanisme repose donc sur les affinités, les parentés, les intérêts, la sécurité.

Il a contribué largement à structurer la société ; il était inévitable qu’il s’insère dans l’organisation de pouvoirs, les rapports de forces entre les hommes ; le peuple apportait sa fidélité, sa solidarité, sa force de travail et de lutte  et aussi ses craintes, ses besoins ; le clan donnait à ses affidés la subsistance, les avantages dus et indus, les emplois et charges ; et simultanément, les chefs de clan étaient eux-mêmes sujets - et dépendants- du Roi puis de  l’Etat, et, à un degré moindre, de l’Eglise. L’organisation de la société était pyramidale.

Le suffrage universel en France est instauré en 1797 ; la Corse est indépendante depuis 1755, sous le généralat de Pasquale Paoli - homme du siècle des Lumières - qui a doté la Corse des rudiments d’une Constitution et donné le droit de vote aux femmes notamment. La Corse est écrasée à Pontenovu en 1769 et désormais la Corse est intégrée progressivement à la France ; par me biais d’une répression féroce qui dure jusqu’en 1812 puis par la francisation qui débute en 1870 et ne cesse plus. Les clans transposent leurs ambitions et donc  leurs luttes sur ce champ nouveau de compétition où l’Etat et le clan ont partie liée – par leur communauté d’intérêts, garder et/ou conquérir le pouvoir-, se liguent tandis que le peuple est soumis. Et subit…. Et vote !

Ainsi se façonne le futur politique de la Corse : un pouvoir central qui se renforce et deux clans, antagonistes qui se combattent mais ont en commun, leur élection acquise, la fidélité inconditionnelle à l’Etat, dispensateur de la manne publique. La démocratie élective, en France, tâtonne, se construit, acquiert sa légitimité de 1800 à 1950. En Corse, le troc et le folklore électoraux prospèrent

C’est le moment où la Corse commence à changer d’univers ; l’exil à travers la fonction publique métropolitaine et coloniale va crescendo ; la déprise rurale croît. La fraude électorale gangrène l’île et est le fait de tous les partis, sous l’œil bienveillant pour ne pas dire complice, de la France, qui gagne beaucoup à cette soumission intéressée.

En 1960, la Corse rentre dans l’ère du développement – investissements publics, grands travaux, accueil de 16.000 rapatriés d’Algérie, projets agricoles et touristiques- tandis que la France entame les Trente Glorieuses ; et la Corse intègre alors la société de consommation : l’économie faible, autarcique, mute et l’argent coule à flots. IL commence à corrompre la politique (marchés publics sans règles, subventions, contournement des lois, gabegie financière sur les travaux routiers…) L’édifice est validé et chapeauté par une parodie de suffrage universel mais validé par l’Etat en dépit d’une fraude électorale démentielle, institutionnalisée et non sanctionnée sur le plan pénal ; les Tribunaux administratifs donnent un vernis de légalité aux scrutins…. Et prolongent les mandats des fraudeurs jusqu’aux prochaines échéances où ils se présentent à nouveau et gagnent souvent, grâce encore à la fraude. L’imposture et l’illégalité légalisées !!! Heureusement que nombre d’élus, de citoyens de l’ile et de la diaspora, intègres et attachés au bien public, n’ont pas sombré dans cette faillite généralisée de la morale et de la démocratie qui a généré le chaos depuis cinquante ans. La contestation politique nait alors dans les années 60 et trouve un aboutissement   aujourd’hui - victoire à la mairie de Bastia, à la CTC-, certes incomplet, mais prometteur. Car la tâche du redressement, de la réforme et donc du progrès est immense et prendra une décennie.

En Septembre 2017, le bilan de l’Etat et du système claniste, de clientèle est désastreux sur tous les plans ; ils ont été absents ou contre tous les combats ; ils ont été  opposés à toute responsabilisation et à toute démocratisation de l’île.

Désormais, l’espoir est là ; avec les nouvelles générations et les femmes en particulier, la prise de conscience et l’implication du peuple de l’île et de la diaspora augmentent. L’objectif est simple : il faut désaliéner le peuple corse, construire démocratiquement un Pays plus juste, le faire entrer dans la voie du progrès et de la paix. Toutes et tous ensemble, nous y réussirons.  Tant les volontés sont fortes et convergentes, tant les atouts dont nous disposons sont riches.

La liberté nous attend.

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