MEDIA CORSICA
"L'échec de l'offensive de la Somme a fait oublier les succès du front de Verdun" Pierre Miquel. (Les Poilus. Plon. 2000. Page 294. Chapitre "La grève de la guerre").
Dans la Somme, nous retrouvons les 229e et 363e R.I., composés des trois bataillons issus du 373e R.I., régiment de réserve des Corses. Les combats des 7 août et 3 septembre sont matérialisés notamment au niveau du panneau indiquant la nécropole nationale "Bois des ouvrages" à Cléry-sur-Somme (80).
Le 7 août, le capitaine Paul-Louis MATTEI, 39 ans, de la compagnie de réserve arrivant en renfort pour soutenir les deux compagnies d'attaque sera arrêté - d'une balle dans la tête - à 150 m dans le chemin creux à l'ouest du bois de Hem (cf J.M.O. du 363e R.I. accessible sur le site du Ministère de la Défense, "Mémoire des Hommes").
Le 3 septembre, les succès remportés par le 363e R.I. entraînera chez JOFFRE les plus vives satisfactions (idem J.M.O. 363e R.I.).
Un mot sur la fréquentation de la page web "Le Centenaire et les Corses. Artois/Belgique/Somme", et sur les contacts pris en vue d'un accueil des familles corses par les habitants actuels de ces zones de combats. 1600 personnes ont été recencées en France, dont 900 en Corse ; 1800 en Europe et 2000 dans le monde, particulièrement au Chili avec un maximum de 63 personnes connectées. Des cartes accessibles via fb permettent de visualiser les communes concernées. Un impressionnant 140 place Ajaccio en tête suivi de Bastia, 127.
Lors de la commémoration en hommage à l'armée française "et plus spécialement aux Corses" du 1er juillet dernier, M. SAVELS et moi (nous sommes tous deux contributeurs du site http://monumentmort.corse.free.fr/fotos1.php) avons croisé et invité à se joindre à nous le vice-président des amis du musée de la grande guerre de Meaux (77). Sylvain FERREIRA, 40-45 ans, nous a mentionné - http://sam2g.fr - dans son reportage, intéressé notamment par le fait que votre serviteur donne des explications concernant un certain nombre des poilus corses, au pied des croix des sépultures desquels nous plantions des bleuets de France de l'O.N.A.C.
Le 1er juillet, j'ai donc salué le drapeau français à Rancourt (80), qui est le haut-lieu de la mémoire de l'armée française dans la Somme. L'objectif de l'engagement de la France dans cette bataille qui est surtout connue concernant la participation des britanniques, était de couper la route Bapaume-Péronne, deux villes occupées par les Allemands. Les Français y parviendront en prenant Bouchavesnes, commune où tomberont notamment le capitaine Eugène Lucien CREMONA, 35 ans (Bouchavesnes, 13/10/1916) ou le sous-lieutenant, avocat au barreau de Bastia, Louis DE MONTERA, 30 ans (Bouchavesnes,12/09/1916). Une photo du premier se trouve dans le Mémorial des poilus corses, et la photo du second se trouve sur le site "Tableau d'honneur de l'illustration" : http://jeanluc.dron.free.fr/th/D/slides/de-montera_louis.html.
J'ai pu participer au baptême de la rose de la Somme (à Rancourt, dans les trois Nécropoles, allemande, britannique et française) et y aborder le Général BARCELLINI, président général du Souvenir Français. Lors du centenaire de la prise de Maurepas (80) le 24 août dernier, j'ai pu rencontrer différents organisateurs de cette journée (cf Plutarque a menti, à propos de FOCH), qui s'est terminée par l'envoi dans le ciel de plus de 150 lampions. Le contact est établi avec l'association Aiò Zitelli (qui vise à faire connaître les lieux où ont combattu les Corses en 14-18), et cette initiative est soutenu par l'Eglise de Corse, Corsica diaspora, et diverses personnalités notamment Jean DAL COLLETTO, successeur du regretté Jean GRAZI à la tête de la Maison de la Corse de Marseille.
Des contacts ont été pris avec les délégations départementales du Pas-de-Calais et de Haute-Corse du Souvenir Français. Je propose aux personnes qui le souhaitent d'être le relais de cette initiative visant à sortir de l'anonymat des soldats corses de la grande guerre, à l'occasion du centenaire. Les communes pourront dresser la liste des poilus tombés dans le Nord de la France (Artois, Belgique ou Somme) afin de faire savoir aux personnes concernées qu'un pèlerinage est en préparation ...
Déjà un an de travail, encore deux ans pour faire savoir, prendre des contacts, et faire des recherches historiques. Un partenariat entre deux écoles devrait pouvoir se concrétiser à la rentrée entre une école du Pas-de-Calais et une école de Corse-du-Sud. Je propose que les enfants s'intéressent aux poilus de telle commune corse venus se battre et mourir pour délivrer le nord de la France. L'idée étant donc à terme de proposer de venir passer une semaine en Artois en mai-juin 2018, et de rencontrer les habitants du nord - appelés "les boches du nord" par les gens du midi - dans leur quotidien.
Arras, vendredi 26 août 2016.
A. Galloni d'Istria (Historien/Géographe).