top of page

Pierre-Paul Battesti

 

Vit à Calcatoggio

 

Voir la bio en entier

Suivre ce contributeur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Né en 1957 au Canada à Montréal

 

Autres articles :

- JONONE

- Si tu es noir tu es né en prison

- Le Tipping Point

Pourquoi la rédaction de MEDIA CORSICA a souhaité sortir sa « une » le 14 juillet ?

Date symbolique, certes… mais à quel titre ?
Fête nationale, commémorations…
On chante « à la lanterne… » et certain(e)s pensent qu’il s’agit d’éclairer de lampions les bals et lieux de fiestas…

Faut-il se réjouir de de ce qui allait devenir un bain de sang stigmatisé par les « F » en couverture de dossiers qui ne signifiait rien d’autre que « Foutu » (et signés Fouquier-Tinville*)… Oui foutu 14 juillet qui fête sa Nation ; l’euro a été perdu, le chômage ne cesse d’augmenter, la paupérisation s’étend, pathétique 14 juillet… la déprime en France est un mal sournois qui se distille comme un venin et emporte tous sur son passage.

La Corse va, elle aussi, fêter « son » 14 juillet. Pour quelque uns il sera tout autre et tout aussi dramatique. 

Les acteurs sont là, ou tout au moins les survivants de luttes fratricides auxquels les non-initiés ne peuvent de fait adhérer.
Nous, les sexagénaires portent le poids si lourd des années sanglantes où la Corse a entamé sa Révolution et espère en avoir fini, enfin avec la violence, en réponse à celle qui malheureusement continue à lui être imposée par les jacobins encore aujourd’hui au pouvoir en France.

De ces années de lutte, qu’ont-ils compris ?
La féodalité a fait place au capitalisme et à son cynisme que la politique politicienne propage au mieux.

Avant, il y avait les sans culottes, maintenant, il y a les « sans dents », les déprimés de la vie, les sans pain, les sans logement, les sans rien…

Vous, les décideurs, les dirigeants, les maîtres, attention que le sang ne coule à nouveau…

Une colonie est un pays dont les fonctionnaires appartiennent à un autre pays. Exemple: l'Indochine est une colonie française, la France est une colonie corse.
La fée carabine (1987)      Daniel Pennac

*Antoine Quentin Fouquier de Tinville, dit Fouquier-Tinville, né à Herouël (Aisne), le 12 juin 1746, mort guillotiné à Paris le 7 mai 1795, est un homme de loi et un révolutionnaire français, accusateur public du Tribunal révolutionnaire.

Fils cadet d'une famille riche, de vieille noblesse, il fit des études de droit et devint vers 1765 clerc d'un procureur au Châtelet. En 1774, il lui acheta la charge et un an plus tard il épousa sa cousine, dont il eut cinq enfants. Après la mort de son épouse, il se remaria et dut vendre sa charge en 1783. Criblé de dettes, il obtint un emploi dans les bureaux de la police du roi et en 1789 devint commissaire de son quartier. Avec l'appui de son cousin Camille Desmoulins, il obtint d'être désigné directeur d'un des jurys d'accusation du tribunal du 17 août 1792, créé pour juger les royalistes arrêtés le 10 août. Après la suppression de ce tribunal, le 29 novembre 1792, il devint substitut de l'accusateur public du tribunal criminel de la Seine. Le 12 mars 1793, il fut nommé juge au tribunal de Saint-Quentin.

Le 10 mars 1793, la Convention nationale avait créé le tribunal criminel extraordinaire, qui portera le nom de Tribunal révolutionnaire à partir du 8 brumaire an II (29 octobre 1793). En sa séance du 13 mars, la Convention procéda à l'élection des membres de ce tribunal. Faure fut élu accusateur public, par 180 voix sur 377 votants. Furent élus substituts : Fouquier-Tinvillle, 163 voix, Fleuriot-Lescot, 162 voix et Donzé-Verteuil, 162 voix. Faure déclina la proposition et Fouquier-Tinville accepta la fonction.

C'est lui qui fut le moteur du tribunal, qui accueillit les juges et les jurés, qui choisit la salle, qui rédigea les actes d'accusation, qui fit appliquer la loi, qui reçut le bourreau, qui fixa le nombre de charrettes de condamnés, qui rendit compte au Comité de salut public.

C'est lui l'accusateur public aux procès de Charlotte Corday, (17 juillet 1793), de la reine Marie-Antoinette, (23-25 vendémiaire an II, 14-16 octobre 1793), des Girondins, (3-9 brumaire an II, 24-30 octobre 1793), de Barnave (7-8 frimaire an II, 27-28 novembre 1793), des Hébertistes, (1er-4 germinal an II, 21-24 mars 1794), des Dantonistes (13-16 germinal an II, 2-5 avril 1794). C'est encore lui, qui après le 9 thermidor, procéda à la reconnaissance d'identité des rebelles mis hors-la-loi Robespierre, Saint-Just, Couthon etc., avant leur envoi à la guillotine.

Dès le 10 thermidor (28 juillet 1794), le Comité de salut public s'occupa du renouvellement complet du tribunal et Barère présenta à la Convention une liste de juges et de jurés. En tête de la liste figurait le nom de Fouquier-Tinville, avec la mention accusateur public. Ce n'est que trois jours plus tard que Fréron s'étonna de voir le nom de Fouquier-Tinville sur la liste et demanda un décret d'arrestation contre lui.

Son procès fut celui du Tribunal révolutionnaire. Le 8 germinal an III (28 mars 1795), Fouquier-Tinville et ses vingt-trois coaccusés (dont Marie Joseph Emmanuel Lanne) comparurent devant le tribunal révolutionnaire réorganisé par la loi du 8 nivôse an III (28 décembre 1794). Six autres étaient en fuite. Judicis était le nouvel accusateur public.

Il l'accusait notamment, surtout depuis la loi du 22 prairial an II (10 juin 1794), d'avoir mis en jugement un nombre considérable de personnes qui ne s'étaient jamais connues, de les comprendre dans le même acte d'accusation, et de leur approprier le même délit ; d'avoir mis en jugement et fait exécuter certaines personnes, sans qu'il y eût contre elles aucun acte d'accusation, d'avoir fait exécuter certaines personnes sans qu'il y eût contre elles ni jugement ni condamnation ; que par suite de précipitation, il y eut substitution d'une personne à une autre, que des personnes non condamnées furent exécutées à la place de personnes condamnées ; que des jugements d'un grand nombre de personnes sont toujours en blanc et ne comportent aucun dispositif alors que ces personnes sont toutes exécutées, etc.

Du 9 germinal an III (29 mars 1795) au 12 floréal (1er mai), 419 témoins, dont 223 à décharge, furent entendus. Le 12 floréal, le substitut Cambon prononça son réquisitoire et pendant un jour et demi, Fouquier-Tinville présenta sa défense. Il termina le 14 floréal en ces termes : « Ce n'est pas moi qui devrais être traduit ici, mais les chefs dont j'ai exécuté les ordres. Je n'ai agi qu'en vertu des lois portées par une Convention investie de tous les pouvoirs. Par l'absence de ses membres, je me trouve le chef d'une conspiration que je n'ai jamais connue. Me voilà en butte à la calomnie, à un peuple toujours avide de trouver des coupables. » Les 15 et 16 floréal, les défenseurs de ses coaccusés s’exprimèrent.

Le 17 floréal (6 mai), la délibération dura deux heures et à 5 heures, il fut donné lecture du jugement. Fouquier-Tinville et quinze de ses co-accusés, Foucault, Scellier, Garnier-Launay, Leroy, dit Dix-Août, Renaudin, Vilate, Prieur, Chatelet, Girard, Lanne, Herman, Boyaval, Benoît, Verney et Dupaumier, furent condamnés à mort, « convaincus de manœuvres et complots tendant à favoriser les projets liberticides des ennemis du peuple et de la République, à provoquer la dissolution de la représentation nationale, et le renversement du régime républicain, et à exciter l'armement des citoyens les uns contre les autres, notamment en faisant périr sous la forme déguisée d'un jugement une foule innombrable de Français, de tout âge et de tout sexe ; en imaginant, à cet effet, des projets de conspirations dans les diverses maisons d'arrêt de Paris ; en dressant, dans ces différentes maisons des listes de proscriptions, etc., et d'avoir agi avec de mauvaises intentions ». Maire, Harny, Deliège, Naulin, Lohier, Delaporte, Trinchard, Duplay, Brochet, Chrétien, Ganney, Tray, Guyard, Beausire et Valagnos, acquittés, furent mis en liberté le même jour.

Ramené à la Conciergerie, Fouquier-Tinville écrivit ces dernières lignes : Je n'ai rien à me reprocher : je me suis toujours conformé aux lois, je n'ai jamais été la créature de Robespierre ni de Saint-Just ; au contraire, j'ai été sur le point d'être arrêté quatre fois. Je meurs pour ma patrie et sans reproche. Je suis satisfait : plus tard, on reconnaîtra mon innocence.

Son exécution eut lieu le lendemain matin, place de Grève. Il fut guillotiné le dernier des seize condamnés à mort.

bottom of page